Gros gars
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Gros gars est l’alter-ego de l’auteur et comédien Mathieu Gosselin, une facette de sa personnalité qui apparaît fréquemment pour l’empêcher d’avancer. Né « deep and delicious, double crème, triple chocolat », Gros gars remet tout au lendemain, étourdi par ses peurs et les défaites du quotidien. Pour lui, la procrastination est un art de vivre. Mais son inconstance lui fait également prendre d’heureux détours qui s’avèrent parfois productifs et créatifs.
Sur une scène encombrée d’artefacts technologiques en apparence vétustes tout droit sortis des années 80-90, Mathieu nous invite dans son univers et se dévoile doucement à travers sa poésie. Entre un vieux lecteur CD, une pile de poèmes écrits au secondaire et au cégep qu’il nous lit au hasard et une multitude de t-shirts noirs de groupes rock différents, il fouille avec humour et humilité les reliques du passé. Il s’inquiète d’une foule de choses, dont la mort de la fiction. Il se questionne sur son propre potentiel et ce qu’il choisit d’en faire.
Sur scène, cet objet théâtral allie performance musicale éclatée aux sonorités rap, stand up ludique et récital de poésie. Une question demeure : est-ce que Mathieu, assisté de Gros gars, réussira à finir son spectacle?
Mathieu Gosselin est un acteur et auteur montréalais originaire de Saint-Athanase en Montérégie. Il a notamment joué dans les pièces J’aime Hydro, Caligula_remix de Marc Beaupré et Des souris et des hommes de Vincent-Guillaume Otis. À la télévision, on a pu le retrouver dans Série noire, C’est comme ça que je t’aime ou encore M’entends-tu? Il a dirigé l’écriture des Scriptarium 2019 et 2021 pour le théâtre Le Clou. Il a co-écrit Ils étaient quatre avec Mani Soleymanlou (L'instant même, 2015). En 2010, il a obtenu le prix Louise-La Haye pour la co-écriture du texte Éclats et autres libertés.
« J’ai porté haut pendant tellement longtemps ce drapeau de mal-aimé
Que je le croyais costume
Que je le croyais peau
Cette ombre collante me suivait partout
Tellement qu’elle me dérèglait
Tellement qu’elle me faisait mourir
Une des séquences les plus fertiles de toute ma vie
Il me suait des poèmes
Je n’ai jamais rien fait avec ces sécrétions littéraires
Beaucoup pensé
Beaucoup dit que je ferais
Mais jamais rien fait
La métamorphose avait eu lieu
L’ombre collante
Était devenue
Tache indélogeable
Le mal aimé avait abandonné sa mue
À sa place
Se dressait maintenant
Gros gars
Gros gars
Papillon gras
Épinglé dans son écrin de paresse »
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