Débandé
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La cloche sonne.
Pas un n’ose bouger le petit doigt. Trente paires d’yeux sont fixées sur moi. Est-ce que le cours est fini? La cloche a sonné, non? Ils hésitent. Je pourrais exiger qu’ils restent sagement à leur place. Ils le savent. Tout comme ils savent qu’ils s’inclineraient.
Pour Éric, l’enseignement est un combat. Le seul. Le vrai. Celui qu’il livre depuis plus de vingt ans dans les classes et les corridors d’une polyvalente de Montréal. Ses anciens frères d’armes désormais à la retraite, il forme le dernier rempart contre les incompétents, les anarchistes, les mous de ce monde, autrement dit contre tous ceux qui mettent en péril la civilisation, et contre les pires des barbares : les élèves...
Satire parfois amusante, surtout mordante, Débandé dénonce le principe de dureté, détaillé dans La Waffen-SS de Leleu, un ouvrage historique qui traite entre autres de l’endoctrinement des membres de la troupe chargée de protéger Hitler. Dans son propre roman, Larose montre que le même principe de dureté persiste dans le monde scolaire actuel, grâce à ces adeptes de la ligne dure, trop nombreux, qui croient toujours que l’éducation doit être une machine à briser les élèves pour une noble cause: les discipliner et, ainsi, sauver la civilisation occidentale.
Sylvain Larose donne depuis 1995 les cours d’univers social au secondaire. Il est également chargé de cours à l’Université de Montréal en didactique de l’univers social et coauteur du manuel d’histoire Fresques (Chenelière). Proféministe et anarchiste, il anime des conférences sur des sujets aussi divers que la sexualité, le monde contemporain ou le droit en classe. Il signe en 2018 l’essai Être, agir, enseigner en tant qu’anarchiste à l’école secondaire (M Éditeur) dont Débandé, son premier roman, est la parfaite antithèse.
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