Sous les cieux de Québec
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Le réchauffement climatique. L’expression est très à la mode; elle sous-entend chaleur, quelque fois excessive, températures extrêmes, tempêtes violentes, pluies diluviennes, périodes de froids sibériens, vortex polaire et quoi d’autre… Vous vous croyez au XXIe siècle ? Bienvenue aux XVIIe et XVIIIe siècles !
La météo d’ici n’avait jusqu’à ce jour pas d’histoire. Peu de gens pouvaient se douter que l’éruption d’un volcan en Indonésie pouvait provoquer un refroidissement jusqu’à Québec. Encore moins de gens auraient imaginé que Champlain ait fondé Québec dans une période de froid sévère ou que le XVIIe siècle québécois dans son ensemble ait été marqué sous le sceau de la froidure puisqu’il compte parmi les plus froids du dernier millénaire. Et surtout que certains de ces froids aient été quelques fois communs à l’hémisphère nord.
Encore moins de gens auraient soupçonné que la région de Québec ait connu au XVIIIe siècle une augmentation des températures, des sécheresses et des feux de forêt à répétition, des invasions de sauterelles et de chenilles, autant de signes associés à une période de réchauffement climatique. Cette augmentation des températures du XVIIIe siècle est attestée autant par les impressions des colons, comme celles relevées par le botaniste et scientifique suédois, Pehr Kalm, que les relevés de températures de même que par des études physiques comme celles de la dendrochronologie.
Yvon Desloges est un chercheur retraité de Parcs Canada. Depuis six ans, il est rattaché au département des sciences historiques de l’Université Laval à titre de professeur associé. Il travaille à l’histoire de l’alimentation au Québec aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il est déjà auteur au Septentrion.
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