Dans les marges
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Sur quoi reposent ces quelques et définitives affections littéraires, qui nous attachent à des auteurs aussi divers qu’Henri Thomas, Constantin Cavafis, Emmanuel Bove, Jean-Claude Pirotte ou Jean-Luc Sarré dont il est, parmi d’autres, question dans ces pages ? Sur le souvenir décisif d’un étonnement ancien à constater que des phrases de roman pouvaient hanter comme des fragments de poèmes, ou que les mondes révélés par certains vers ne sont pas moins vastes que des récits ? Sûrement. Mais au moins autant sur la capacité confirmée de cette surprise première à se renouveler, intacte, à mesure qu’on se promène dans l’oeuvre. Une dette de reconnaissance, en quelque sorte, pour la constance ou la fragile endurance avec laquelle chacun de ces auteurs a su délimiter un monde au centre duquel quelques lignes suffisent, chaque fois ou presque, à nous projeter.
Gilles Ortlieb est né au Maroc en 1953. Après des études à Paris et pas mal de voyages, il se fixe au Luxembourg en 1986, pour un gagne-pain de fonctionnaire européen qui lui permet néanmoins quelques échappées, notamment en Grèce. Un livre de poèmes Brouillard journalieré tait paru initialement deux ans auparavant aux éditions Obsidiane. Le présent recueil de proses, le premier, paru en 1991 au Temps qu’il fait, sera suivi de beaucoup d’autres : récits, poèmes, essais et carnets. Dans tous ces livres, jusqu’au récent Tombeau des anges (paru en 2011), Gilles Ortlieb reste un « veilleur fraternel ».
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
