
Monologues du râleur et de l'optimiste
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« Ce drame, dont la représentation, mesurée en temps terrestre, s'étendrait sur une dizaine de soirées, est conçu pour un théâtre martien. » Ainsi commencent Les Derniers Jours de l'humanité. Nous avons retenu ici l'essentiel des interventions de deux personnages, le Râleur (Kraus lui-même) et l'Optimiste (un loyal patriote autrichien), dont l'opposition rappelle et ferme une action « éclatée en centaines de tableaux ouvrant sur des centaines d'enfers », une action dont l'auteur a arraché le contenu aux cinq années qu'a duré la Première Guerre mondiale : « Années durant lesquelles des personnages d'opérette ont joué la tragédie de l'humanité ».
La vie de l'écrivain et journaliste viennois Karl Kraus (1874-1936) se confond avec l'inlassable bataille qu'il mena dans sa revue Die Fackel (« Le Flambeau ») contre la corruption de la langue et donc, à ses yeux, de la morale.
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