Guérir ou désirer ?

Guérir ou désirer ?

Garate-Martinez, Ignacio  
  • Éditeur : Encre marine
  • Collection : Parole en acte (La)
  • EAN : 9782841863761
  • Code Dimedia : 66380376
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SANTÉ & PSYCHOLOGIE, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Philosophie occident. moderne, Psychanalyse
  • Pages : 196
  • Prix : 47,95 $
  • Paru le 15 mars 2007
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EAN: 9782841863761

Ce livre ne pourra donc pas être "contre", ni réponse à la noirceur des livres, mais ouverture : au flux de la voix qui tente de dire et sait que c’est un autre qui me parle dans le flux. Dire contre, n’est-ce pas collaborer au perfectionnement de ce que l’on croit combattre ? La psychanalyse n’est pas et ne pourra jamais être une manière de guérir ; la vocation de la psychanalyse est de psychanalyser, soit de permettre l’avènement d’une parole de désir dépouillée de la gangue des mots qui tiennent l’homme arrimé au semblant.

Alors, guérir ou désirer ? Penser la guérison ou guérir de la pensée ? Penser la guérison implique une maîtrise du corps comme totalité, de le doter d’une unité et d’une complétude dont nous pourrions devenir les propriétaires, évaluer les avancées, mesurer les effets… Guérir de la pensée suppose un corps insoumis à la maîtrise de l’âme ; un corps qui échappe à l’immédiateté du "oui" (je suis tout "oui"), pour penser d’abord le "non" (je "ne" suis pas tout), et s’en écarter et entendre l’altérité qui le traverse comme un souffle.  Guérir de la pensée consiste à se séparer de l’âme et, par cet acte créateur, dire "oui". Un autre "oui" : le "oui" indigné d’un corps traversé par le souffle d’une absence, et qui s’ouvre au désir et le convoque, le crée, le fait exister. Un "je dis oui" qui parcourt la distance entre sa pensée et l’insu de son corps dont il se fait la toise : il devient le "je" d’un savoir insu. Il invente un dire que la pensée ne maîtrise pas, un dire ouvert à l’absent. Cet absent qui refuse de se laisser prendre, qui s’échappe, qui ne sera jamais la proie d’un système achevé ou fermé sur lui-même. C’est le jeu d’un dire créateur qui produit la rencontre inespérée.

La littérature psychanalytique ne prétend pas parvenir au dire objectif d’une expérience, mais pratiquer, comme devoir éthique, l’expérience d’un dire comme jaculation. 




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