Poète et les fous (Le)
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Gabriel Gale, jeune artiste qui aime repeindre les anciennes enseignes d’auberges et se tient souvent la tête en bas fort de l’idée que le monde est à l’envers, est aussi un redoutable autant qu’inattendu détective : pour résoudre les énigmes il se place en poète ignorant ostensiblement les évidences, ce que l’on appelle les preuves, dont la trivialité lui échappe. Les indices matériels, la logique, tout cela lui est égal et à côté de lui le célèbre Père Brown, né du même cerveau débridé, passe pour bien raisonnable malgré ses extravagances. Car Gale se laisse envahir par ses rêves, habité par des visions et quand il intervient, de façon farfelue, c’est sa sympathie qui le met en branle, souvent proche des fous auxquels il ressemble tant. C’est pourquoi il inquiète, c’est pourquoi on le traite en lunatique et qu’il faut un peu de temps pour comprendre qu’il est plutôt le gardien de la folie des autres, comme celle du Dr Garth qu’il accompagne en infirmier dévoué.
Succession d’aventures énigmatiques qui trouvent chacune leur solution, Le Poète et les Fous caracole entre récit policier inclassable et réflexion débridée sur notre rapport au Mal et au Malin qui jouent à nous faire croire que les apparences sont toujours trompeuses quand c’est souvent notre regard qui nous trahit.
The Poet and the Lunatics a été publié en 1929
Dans ce roman, sans doute l’un des plus aboutis et les plus drôles de Chesterton, le grand écrivain anglais pratique un humour salvateur qui espère nous convaincre que «ce n’est pas parce que nous ne savons pas voir l’univers mystérieux qu’est notre rue, ou parce que nous n’avons pas le courage de l’affronter, que nous courons le monde, préférant la rencontre d’un tigre à celle de nos voisins» (H.Cronel)
Livre sur le paradoxe qui nous convainc en riant que la logique n’a pas toutes les vertus et que la folie a ses raisons et son utilité, Le Poète et les Fous est une fantaisie parfaitement conduite où s’enchâssent les histoires les plus drôles et les plus à même de nous surprendre.
Une autre facette, et bien plus originale, de l’inventeur du Père Brown. Un des sommets du génie de Chesterton.
Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), essayiste, poète et romancier est né à Londres. Très tôt épris d’indépendance, il commença comme illustrateur avant de se convertir au journalisme, rédigeant des critiques littéraires puis des articles polémiques. Succédant à son frère à la tête du New Witness qui deviendra le G.K.’s Weekly, il se lance dans la rédaction de nombreux romans sans renoncer à ses causeries qui lui valent une extraordinaire popularité.
On lui doit pas moins d’une centaine d’ouvrages qui vont de la biographie aux livres religieux («Paien à douze ans, agnostique à seize, catholique à quarante-huit...») en passant par les nouvelles policières. Sa série du Père Brown lui vaudra une reconnaissance internationale qui ne se dément plus. Il est l’auteur, entre autres, de Le nommé Jeudi, Le Napoléon de Notting Hill ou Le Club des métiers bizarres. À L’Arbre vengeur est paru Le Jardin enfumé en 2007
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