Mémoires de mon ami (Les)
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Paru d’abord dans Le Journal entre novembre 1898 et avril 1899, au plus fort de la bataille dreyfusiste qui mobilisait toute son énergie, ce bref récit a une place à part dans l’oeuvre de l’écrivain qui semble y déjouer beaucoup d’attentes et casse la trame du roman traditionnel en se faisant le rapporteur d’un ami négligé dont il reçoit la confession posthume, morceau d’un texte inachevé qui nous est livré sans précaution. L’ami en question se nomme Charles L., qui se croit larve quand il aspire à l’Idéal, qui se sait "croupissant" alors que sa conscience l’aiguillonne sans cesse. Il incarne la misérable condition de l’être pensant, assez lucide et exigeant pour concevoir un idéal, mais trop dominé par la brute qui sommeille en chacun.
Fils, époux, gendre, travailleur dans un univers glauque, il est tous ces rôles-là et subit la disgrâce de n’être rien, de n’oser rien, de n’attendre plus rien. Pourtant celui qu’il regarde dans la glace lui semble un étranger parcouru par le sentiment de l’absurde, et seule une étrange ascèse va lui laisser entrevoir la liberté.
Jalonné de scènes impitoyables (le milieu des petits commerçants aigris y est dépeint avec rage et drôlerie ; la vision de la prison y est atroce), ces Mémoirespossèdent cette puissance de fascination qu’exercent les grands textes de Mirbeau.
Préface d’Arnaud Vareille.
Couverture illustrée par Cécile Noguès.
Octave Mirbeau (1848-1917), journaliste, pamphlétaire, critique d’art, romancier et auteur dramatique est une des figures les plus originales de la Belle Époque. Il a imposé avec Le Jardin des Supplices, Le journal d’une femme de chambre, Les Vingt-et-un jours d’un neurasthénique, ses nombreux contes ou ses pièces, dont Les Affaires sont les Affaires, sa voix d’écrivain engagé, libertaire et individualiste.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
