Détective Novel et l'influence de la pensée scientifique
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Le "Detective Novel" et l'influence de la pensée scientifique est la thèse de doctorat ès lettres que Régis Messac a soutenue en Sorbonne en 1929, la première à traiter du roman policier en France. Son originalité majeure est que, loin de s’en tenir à la facilité et à limiter son étude au XIXe siècle, qui voit l’avènement du genre, il sollicite l’Antiquité la plus haute.
Ainsi, le lecteur découvrira que Dupin et Sherlock Holmes ont eu un prédécesseur aussi illustre qu’inattendu, le prophète Daniel : quand ce dernier répand de la cendre dans un temple qui a tout de la chambre close pour dévoiler la supercherie des prêtres de Bel, ou lorsqu’il soumet les vieillards lubriques, accusateurs de Suzanne, à un interrogatoire séparé afin de les amener à se contredire, c’est par la méthode et la raison qu’il confond les imposteurs.
La recherche des racines – à la fois historiques et philologiques – est constante. Fidèle à la formation qu’il a reçue malgré lui comme à la méthode des détectives qui lui sont chers, Régis Messac procède du proche au lointain, du connu à l’inconnu, du présent au passé, en remontant la piste, en remontant le temps, jusqu’aux origines les plus éloignées.
Pour Messac le detective novel est un genre où "un crime mystérieux [est] graduellement éclairci par les raisonnements et les recherches d’un policier" : c’est au détective qu’incombe la tâche d’expliquer et de mettre en ordre le désordre du monde. Le detective novel, tel que le conçoit Régis Messac, exige que tout mystère finisse par être dissipé, toute énigme résolue, et que le dernier mot reste à la raison. D’où le postulat, démontré avec fermeté tout au long de l’ouvrage, que ce genre littéraire entretient un lien très fort, quasiment ontologique, avec la pensée scientifique.
Les romans de détection ne sont possibles et ne connaissent leur plein essor qu’à des époques où l’on croit en la science et au progrès.
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