Bataille du grec à la Renaissance (La)
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Le livre : En l'espace d'un siècle (du milieu du XVe au milieu XVIe), la langue grecque, quasiment en voie de disparition, se retrouve au centre de polémiques parmi les plus violentes de la Renaissance. Elle est accusée par une Europe catholique et latine d'être le véhicule du paganisme antique, du schisme byzantin, puis de l'hérésie luthérienne. Le concile de Trente, jugeant l'autorité de Rome menacée par la critique philologique de la Vulgate, confirmera même l'évidente collision entre le grec et l'hérésie.
Derrière ces accusations se profilent, en fait, des luttes de pouvoir entre factions ecclésiastiques, universitaires et politiques. L'analyse de ces résistances, et de la difficulté avec laquelle les humanistes la contournèrent, laisse penser que, malgré leur succès final, les lettres grecques restèrent durablement suspectes dans l'Europe de la contre-Réforme.
Analysant très précisément, documents inédits à l'appui, les enjeux d'une telle résistance au grec (en fait, une résistance à la pensée libre, progressiste et critique), l'auteur joint à la rigueur de l'historien une mine d'anecdotes bien réelles sur les mœurs de ce temps : pratiques de la censure, poursuites, délations, etc. qui étaient, en effet, les ressorts les plus apparents de combats d'esprit et de pouvoir.
Élève de Pierre Vidal-Naquet, ancien professeur de philosophie, Jean-christophe Saladin est docteur en Histoire.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
