De disciplinis: savoir et enseigner
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Des causes de la corruption des arts.
Le De disciplinis compte sans doute parmi les plus grands textes de la pédagogie, de l'encyclopédisme, et même de la prose latine à la Renaissance. Dans un style vif, à la fois satirique et oratoire, il dénonce la corruption des savoirs depuis leurs premières origines, et propose une autre manière d’enseigner, plus soucieuse de l’élève, de ses capacités, de sa psychologie. Caractéristique en ceci de la démarche humaniste, il met en relation le contenu des différentes disciplines avec leur nécessaire transmission.
Publié en 1531, le De disciplinis est le chef-d’oeuvre d’un intellectuel espagnol, chrétien d’origine juive : Jean-Louis Vivès (1492 / 1493 – 1540), ou Joan Lluís Vives, en valencien. En France, le nom de cet auteur est aujourd’hui trop peu connu. Mais dans les autres pays d’Europe, on se souvient encore que ses contemporains placèrent Vivès sur le même rang qu’Érasme ou que Budé. Rares sont, d’ailleurs, les écrivains qui méritèrent autant que lui le nom de grands Européens. Si l’Espagne le vit naître, l’Inquisition décima sa famille, le contraignant à un exil sans retour. Paris le recueillit, mais les méthodes sclérosées des logiciens le rebutèrent. Il s’installa en Belgique, mais traversa la Manche régulièrement : le roi Henri VIII, qui vint en personne l’écouter à Oxford, rendit hommage à ses talents de professeur. Le De disciplinis recueille à double titre les leçons de ce parcours exceptionnel. Véritable somme sur la question éducative, il résume une vie au service du savoir, et plus encore : de ceux qui veulent apprendre. Mais cet ouvrage irrégulier, démesuré, déraisonnable, reflète aussi les passions d’une existence singulière, et singulièrement tumultueuse.
Introduit et traduit du latin par Tristan Vigliano.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
