Sept et demi
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Voici un livre non fellinien de poèmes, qui examine la vie moderne et mélancolique. Instrument et méthode? Métaphores et mutinerie dans la bibliothèque d'œuvres ; rêves éveillés ; images cinétiques ; et une distribution de stars éclectique - montantes, filantes, en déclin. Depuis une forme énergique d'isolement, le carrousel des personnages croisés et aimés (qui font flèche de tout bois de notre vie mentale) produit un cinéma parlé de fantômes, trop vivants pour n'être pas nous-mêmes retrouvés sous d'autres visages, gestes, noms. Le livre fait tourner le carrousel, la bobine, le cadran qui appelle et fait comparaître, car il est téléphone, porte-voix, gramophone et projecteur du cœur vert, qui dure et débat mieux quand peuplé il sonne. Le poète en ascèse suractive dans sa culture totale veut rassembler son amour, concentrer son temps, imprimer des passages éclair sur des cartes de séjour. Aux impératifs moraux qu'il se lance par la tête, au début de chaque poème (littéralement des listes d'impératifs), comme des énigmes à vivre, des items à cocher, il répond, mi-figue mi-raisin, par des proses qui sont autant de facettes de la vie qui se multiplie, dans des miroirs nulle part visibles. C'est l'exactitude des rêveurs excessifs que de penser l'action en tête, l'effet à distance, l'émotion précise.
Bertrand Laverdure est né engourdi. A publié depuis. Un roman Comme de xanthane (Triptyque). Six livres au Noroît. Un demi-livre au Petit Village. En est arrivé à 7 et demie qui paraît au Quartanier en 2007. A écrit des articles, a remis des travaux, a vagabondé dans le monde de l'édition, en est sorti récemment. Considère qu'un écrivain est un solitaire ergonomico-social (cherche à créer une zone de confort entre ses lubies et ses amis). Se conçoit multidisciplinaire (idéal du moi) et espère finir dans le bouche de comédiens, dans la glotte d'une soprano. Fébrile brebis, archiviste littéro.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
