Porte du non-retour (La)
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Philippe Ducros a écrit le texte de La porte du non-retour à l’issue de deux voyages en Afrique. Le premier s’est déroulé en 2008, de l’Afrique de l’Ouest, d’où sont partis les négriers, jusqu’à l’Éthiopie des grandes famines, « qui hantaient le sommeil de mon enfance », dit l’auteur, jusqu’au creux du désert, du vide, dans le camp de Kebribeyah où vivent toujours 16 000 réfugiés somaliens. Le deuxième voyage a eu lieu à l’automne 2010, en République démocratique du Congo, de Masina, commune délabrée en bordure de Kinshasa la débordante, jusqu’au camp de déplacés internes Mugunga 3, au Nord Kivu, là où les conflits rivalisent encore d’horreur au pied des volcans.
Guidé par le regard d’un artiste, le lecteur voyage au coeur des exodes d’hier et d’aujourd’hui, ceux de l’Afrique de l’Ouest, de l’Éthiopie, de la République démocratique du Congo, de l’Afrique des négriers, des réfugiés, des exodes urbains, des déplacés des guerres et de la misère. C’est aussi la migration de l’auteur, Philippe Ducros, en ces terres d’abandon. Un parcours initiatique entre la photo et le récit sur la métamorphose, sur les fragments laissés aux coins de la terre.
Ce monologue est à deux voix, parce qu’alors qu’il est à l’autre bout du monde, il ne lui reste qu’une seule ancre pour se rappeler le chemin du retour. Cette ancre, c’est elle, celle qui attend, seule malgré elle. Celle avec qui il correspond, celle qui continue à parler la nuit, malgré les océans. Mais aussi celle qui, peu à peu, s’estompe. Son visage s’efface, et c’est bouleversant. La voix de l’aimée se dissipe, se mélange à celles des femmes du camp de Mugunga 3. Ces femmes violées, qui restent dignes, qui allaitent les enfants des violences.
C’est de choc culturel des mondes et des modes de vie qu’il est question. Le texte et les photos qui lui servent de décor décrivent brièvement ce qu’on ne peut voir, ce qu’on ne veut pas voir, la violence de la pauvreté, l’absence de compassion. L’absence d’espoir et d’eau.
Auteur, metteur en scène et acteur, Philippe Ducros assure la direction artistique d’Espace Libre. La porte du non-retour a été présentée au Festival TransAmériques 2011, au Festival Les Francophonies en Limousin à l’automne 2011, et sera reprise à la Galerie Occurrence à Montréal, du 6 au 18 mars 2012.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
