Solitudes (Les) [édition bilingue]

Solitudes (Les) [édition bilingue]

Gongora, Luis de  
Jaccottet, Philippe (Traduit par) 
Ungaretti, Giuseppe (Préface de) 
  • Éditeur : Bruit du temps (Le)
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782358732055
  • Code Dimedia : 000249959
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature française
  • Pages : 250
  • Prix : 24,95 $
  • Paru le 9 juin 2025
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EAN: 9782358732055

Chef-d’œuvre inachevé du plus grand poète du Siècle d’or espagnol, Les Solitudes n’ont été véritablement publiées qu’après la mort de Góngora, mais des copies manuscrites circulent dès 1613 suscitant aussitôt une polémique entre adversaires et défenseurs de la nueva poesia. Les accusations d’obscurité et d’affectation se prolongeront pendant un demi- siècle. Ce long poème narratif est écrit dans un genre aussi nouveau par le sujet (la vie rustique) que par la forme (la silva) où se mêlent librement les vers de 11 et de 7 syllabes, permettant à Góngora d’y déployer ses phrases sinueuses, foisonnantes de métaphores. L’argument, résumé par Ungaretti, en est le suivant : un jeune homme, repoussé par celle qu’il aime, aborde après un naufrage à un rivage. Des chevriers l’accueillent. Le lendemain, il rencontre des montagnards chargés de cadeau de mariage. Il est invité à la noce par un vieillard qui se lance dans une longue diatribe contre l’ambition. Puis c’est la description des fêtes nuptiales. Dans la seconde solitude dite « des fleuves », on retrouve le naufragé mêlé à des scènes de pêche et d’amour, au quatrième matin il assiste, de sa barque à une chasse au faucon.
 
Mais, comme l’écrit son traducteur français : « on ne doit pas se laisser égarer par l’affabulation outrageusement conventionnelle des Solitudes; l’histoire de cet amoureux “dédaigné, naufragé outre qu’absent” n’est qu’un cadre à l’intérieur duquel peut déferler toute la richesse du monde : prés, plages et forêts; agneaux, lions, serpents et faucons; océans et promontoires; toutes les espèces d’eaux, de feux et de lumières; astres et vents; comme, aussi bien, tous les travaux et les plaisirs des hommes, de la plus petite chose qu’il prend dans sa main pour la manger, huître ou noix, aux plus vastes espaces qu’il aborde et jalonne. » Plus encore, ce qui fait de Góngora un maître, c’est que la tension verbale et l’acuité du regard (transcrite sans aucune perte dans les mots) est « au service des métaphores qui, inventées, reprises et mises en jeu avec maîtrise, audace et enthousiasme, produisent à partir du réel un monde nouveau, dont les limites sont autrement réparties, l’éclat plus souverain et plus exaltant. »

AUTEUR(S)

Don Luis de Góngora est né à Cordoue en 1561. Il appartient à l’une des grandes familles de la ville et partage son existence entre la littérature pratiquée avec science et passion et les devoirs d’une charge ecclésiastique à Cordoue d’abord puis à la cour de Philippe II à Madrid jusqu’en 1626. Dès 1585, Cervantès fait son éloge dans la Galatée. Le jeune poète n’avait alors écrit que quelques sonnets, des romances et des lettrillas. Ses chefs-d’œuvre sont Les Solitudes, qui datent de 1613-1614, et les sonnets tardifs, écrits alors que ses protecteurs sont tombés en disgrâce et que lui-même, ruiné et malade, est revenu dans sa ville natale où il meurt en 1627.




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