Tulipes & cheminées
Tulipes & cheminées
Cummings, Edward Estlin  
Gillyboeuf, Thierry (Traduit par) 
  • Éditeur : Unes
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782877042710
  • Code Dimedia : 000241416
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Poésie
  • Pages : 234
  • Prix : 46,95 $
  • Paru le 12 février 2024
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EAN: 9782877042710

Premier livre de Cummings, ces Tulipes & Cheminées (1924) ont connu un destin contrarié. L’audace du livre ayant effrayé les éditeurs de l’époque, Cummings se vit contrait de saborder son projet et de le publier en volumes distincts et tronqués. Tulipes & Cheminées participe pleinement de cette extraordinaire et féconde naissance de la poésie américaine moderne au tout début des années 1920. Comme l’a écrit Richard S. Kennedy, Tulipes & Cheminées est « un paysage de transition dans l’évolution de l’expression en vers du vingtième siècle. »
 
Le livre s’ouvre sur de longs poèmes dont l’hypnose amoureuse doit beaucoup à leur forme classique. Poésie vouée aux « plus grands amants du monde », de Sémiramis à Hélène en passant par Yseult et Cléopâtre, elle confirme combien Cummings est un poète de l’amour, qui puise dans la source conventionnelle de la romance une matière qui renouvelle brusquement la tradition poétique héritée du XIXe siècle. Tulipes & Cheminées est un laboratoire, une déconstruction « en direct » des héritages poétiques, une danse de chaque instant faite d’étirements et d’accélérations prodigieuses, de suspens merveilleux qui poussent la plasticité du langage à l’extrémité du sens. Une explosion qui dans un geste épique avant-gardiste plonge le poème dans le monde, le trempe à même les rues, l’imprègne de l’atmosphère des bars de New York, des discussions au comptoir, des métros, de la frénésie citadine, de la vie souterraine, des prostituées, des gangs, du jazz. Cummings ne stratifie pas la langue, il en adopte toute la trivialité, dans un geste qui se veut à la fois vulgaire et sublime, érudit et joyeux, la nuit et le jour, la vie et la mort, la débauche et la courtoisie, et invente une poésie amoureuse de l’amour même, pleine de jouissance éperdue.
 
Donner à lire enfin au lecteur français Tulipes & Cheminées, dans une traduction inédite, – et non plus ses versions tronquées, que sont Tulipes et Cheminées, XLI Poèmes et & – c’est non seulement respecter la volonté de Cummings, mais c’est accéder ainsi au jaillissement, à l’inépuisable jeunesse et à la créativité d’une voix poétique unique, dont la syntaxe, le vocabulaire, la typographie aussi désarmantes qu’enthousiasmantes portent le témoignage. Cummings n’a de cesse de capturer l’essence des choses qu’il décrit pour offrir une réponse à la vie : « toujours la belle réponse qui pose une plus belle question ».

AUTEUR(S)

Edward Estlin Cummings est né à Cambridge, dans le Massachusetts, en 1894. Figure incontournable de l’avant-garde poétique américaine du début du XXe siècle aux côtés d’Ezra Pound, Gertrud Stein ou William Carlos Williams, il est l’auteur d’une œuvre foisonnante, qui célèbre aussi bien le sentiment amoureux que les ambiances populaires de la rue new-yorkaise. Sa poésie, d’une audace typographique inédite, mélange tous les registres du langage pour créer une matière verbale en fusion à la fois profonde et réjouissante. Après la parution en plusieurs volumes tronqués de Tulipes & Cheminées (1924), il publie [No Title] (1929), CIOPW (1931) et ViVa (1931), puis EIMI, récit fou qui relate son séjour en URSS en 1931. Il publie ses Collected Poems en 1938, puis 50 Poems (1940) et 1 x 1 (1944), qui lui vaut un prix décerné par la Société de poésie américaine. En 1952, on lui propose d’occuper la chaire Charles Eliot Norton Professorship. Cummings devient tout à coup le poète le plus connu de la jeunesse, grâce à ses nombreuses lectures. Une première biographie, que l’on doit à Charles Norman, paraît en 1958, l’année où Cummings donne son dernier recueil, 95 Poems. Le 2 septembre 1962, après avoir coupé du bois dans la grange de Joy Farm, il s’écroule dans l’escalier. Transporté d’urgence à l’hôpital, il y meurt des suites d’une hémorragie cérébrale le lendemain. Il est enterré au Forest Hills Cemetery, à Boston, près de ses parents. Le recueil qu’il a laissé à sa mort, 73 Poems, paraît un an plus tard.




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