Motifs raisonnables
Motifs raisonnables
Dix ans d'affiches politiques
Gaulejac, Clément de  
Lefebvre-Faucher, Valérie (Postface de) 
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782897198657
  • Code Dimedia : 000233186
  • Format : Livre numérique PDF
  • Thème(s) : BEAUX-ARTS, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Arts graphiques, Communication / Médias, Politique, Politique - Québec / Canada
  • Prix : 25,99 $
  • Paru le 4 avril 2023
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EAN: 9782897198657

Aussi disponible en version numérique:

Je désigne souvent mes affiches comme étant des dessins, mais c’est sur le terrain des discours qu’elles se positionnent. Ce sont des traits d’esprit avant d’être des traits de crayon, des réponses au langage et à la politique que l’on nous fait.
– Clément de Gaulejac

Le regard de l’artiste Clément de Gaulejac sur 10 ans d’actualité politique, de la grève étudiante de 2012 aux dernières élections québécoises

« Le poivre, c’est pour le steak! », « Difficile d’expliquer la classe à ceux qui n’ont en pas », « Plan mort », « La fuite à Victo », « Cet attroupement de doigts est déclaré illégal »... Qui ne se souvient pas des magnifiques affiches politiques brandies dans les manifestations de la grève étudiante de 2012? C’est Clément de Gaulejac qui les a créées et cet artiste au coup de crayon bien aiguisé a continué à commenter l’actualité québécoise et canadienne dans les années qui ont suivi le Printemps érable. « Quand la grève a fini, j’ai pensé arrêter et reprendre mes activités artistiques normales, mais je me suis rendu compte que cet engagement dans le débat public par le dessin satirique était devenu pour moi l’activité la plus normale qui soit », raconte-t-il dans cet ouvrage hors collection intitulé Motifs raisonnables.
 
Ce petit livre presque carré à la mise en page particulièrement soignée et créative rassemble une sélection des 300 affiches que Clément a dessinées et publiées sur son blogue L’eau tiède au cours des dix dernières années. L’ouvrage est découpé en cinq moment : la grève étudiante de 2012, après le printemps, le tournant caricatural, la construction de nouvelles alliances et la pandémie. Pour Clément de Gaulejac, trois niveaux de lecture s’en dégagent: un premier strictement visuel, alors que les affiches prennent elles-mêmes en charge la narration; un deuxième, qui restitue le contexte dans lequel Clément a créé ses affiches; et un troisième, qui est la voix du narrateur réflexif qui ne peut s’empêcher d’être à lui-même son propre commentaire. Le récit inédit et très personnel qui en ressort jette un éclairage particulièrement intéressant sur l’actualité et sur la façon dont l’artiste travaille.
 
Avec humour, Clément met en scène des dialogues tirés de l’actualité. Le livre raconte donc une certaine histoire du langage politique au Québec et au Canada. « Je n’invente rien (ou presque). Je me contente de tendre l’oreille à la manière dont la langue est tordue, manigancée, pliée pour gouverner », écrit-il. Et ces éléments de langage, qu’on pourrait dire prélevés « sur le motif », Clément les sépare de l’attirail médiatique qui les porte à son attention et le met en scène de telle sorte qu’on entende autrement ce qu’ils ont à nous dire.
 
Si ses affiches ne répondent à nul autre dessein que celui de ses indignations personnelles, Clément les prête bien volontiers à qui veut s’en emparer pour militer. « Quand on voit un graffiti sur un mur, on ne pense pas à la main qui l’a tracé. C’est comme si le mur nous parlait directement. J’aime imaginer que mes affiches rencontrent le regard du public de la même manière. Par hasard et sans façon. Comme des énoncés autonomes et insolents propulsés dans l’espace du discours – là où l’opinion s’informe, se déforme et se performe. »

AUTEUR(S)

Artiste, auteur et illustrateur, Clément de Gaulejac vit à Montréal depuis une vingtaine d’années. Récipiendaire du prix Spirale Eva-Legrand pour son livre Tu vois ce que je veux dire? (PUM, 2022), il est aussi l’auteur d’autres ouvrages, dont trois publiés au Quartanier (Les artistes en 2017, Grande École en 2012 et Le livre noir de l’art conceptuel en 2011).




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