Bonnard, Giacometti, P.
Bonnard, Giacometti, P.
Billeter, Jean François  
  • Éditeur : Allia
  • Collection : Petite collection
  • EAN : 9791030416268
  • Code Dimedia : 000230223
  • Format : Poche
  • Thème(s) : BEAUX-ARTS
  • Sujet(s) : Arts, Beaux-arts - Divers
  • Pages : 80
  • Prix : 12,95 $
  • Paru le 13 février 2023
  • Plus d'informations...
EAN: 9791030416268

« Le plein jour de la conscience nous cache la nuit dans laquelle nous sommes plongés. Tel est le régime habituel. Quand nous suspendons l’intention, par contre, mais restons attentifs au spectacle du monde extérieur, le régime change. Notre perception n’est plus sélective. Elle s’ouvre et devient réceptivité pure. Ce que nous percevons dans ces moments-là n’est toutefois pas la réalité extérieure elle-même, en dépit de ce qu’il nous semble, mais notre propre activité recevant en elle la réalité extérieure, l’éprouvant et l’explorant à sa façon. C’est pourquoi la réalité devient agissante et pourquoi nous éprouvons dans le même temps une grande intimité avec nous-mêmes. »
 
Ce volume réunit trois études approfondies et précises sur la vision et le langage. Par Bonnard et Giacometti nous apprenons comment nous voyons – comment, dans la vie de tous les jours, les indications que nous fournissent nos sens forment en nous des images de la réalité. Ces deux artistes ont observé cela de très près et nous pouvons le faire  à leur suite, non seulement pour mieux apprécier leurs œuvres, mais aussi pour mieux nous comprendre nous-mêmes et prendre plus de plaisir à voir.
 
Le cas de P. est différent. Il est l’auteur du bref récit de la création du monde qui a été placé en tête de la bible. Cet inconnu a eu deux traits de génie et commis une faute. Le premier a été son intuition juste du pouvoir créateur du langage. Le second, plus problématique, a été l’idée d’utiliser le mot « dieu », nom commun, comme un nom propre, « Dieu », réservé à un être unique, et d’avoir créé par là le véritable monothéisme. Sa faute a été de réserver à ce Dieu le pouvoir créateur du langage et d’en avoir privé l’homme et la femme. Cette omission, voulue ou non, a eu des conséquences funestes au cours de l’histoire et jusqu’à nos jours. Pour y mettre fin, remontons à son récit, corrigeons l’impair et apprenons que le langage, qui crée les choses et les mondes, n’appartient pas à quelque divinité, mais à chacun de nous.
 
L’analyse du récit de P. et des effets qu’il a produits nous ramène à la connaissance de nous-mêmes, comme Bonnard et Giacometti, quoique sur un autre plan.

AUTEUR(S)

Après avoir été professeur d'études chinoises à Genève, Jean François Billeter a quitté l'université pour se consacrer à ses propres travaux. Dans ses études sur certains textes remarquables de Tchouang-tseu, philosophe du 3e siècle avant notre ère, et sur l'art chinois de l'écriture, autrement dit la calligraphie, il allie la plus grande rigueur sinologique au souci constant de se faire comprendre des lecteurs non sinologues, à la fois par la clarté de l'expression et par la richesse des références à des éléments de l'héritage occidental, ou simplement à l'expérience commune. Il esquisse une vision critique de l'histoire passée et présente dans Chine trois fois muette et dénonce un faux rapport à la Chine dans Contre François Jullien.




NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.