Tragédie sur la scène (La)
Tragédie sur la scène (La)
Tragédie grecque comme spectacle théâtral (La)
di Benedetto, Vincenzo  
Medda, Enrico  
Mauduit, Christine (Traduit par) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Hors collection
  • EAN : 9782251452753
  • Code Dimedia : 000224481
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Antiquité, Histoire & critique littéraire, Théâtre - Essai
  • Pages : 460
  • Prix : 50,95 $
  • Paru le 4 juillet 2022
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EAN: 9782251452753

À quoi ressemblait le théâtre d’Athènes au Ve siècle av. J.-C.? Quelles possibilités de jeu offrait-il pour la mise en scène des tragédies grecques? Comment le chœur et les personnages incarnaient-ils dans cet espace – par la voix, le geste, le chant, la danse – les drames représentés lors des Grandes Dionysies ? Est-il possible, et jusqu’à quel point, de reconstituer la mise en scène originelle des tragédies d’Eschyle, Sophocle et Euripide?

Voilà quelques-unes des questions auxquelles répond, de façon claire, précise et solidement documentée, l’ouvrage de Vincenzo Di Benedetto et Enrico Medda, La tragedia sulla scena (1re édition 1997), dont Christine Mauduit propose ici une traduction française. Destiné à tous ceux qui s’intéressent à la tragédie grecque – amateurs ou spécialistes, étudiants, enseignants, gens de théâtre – ce livre est une introduction fascinante à tous les aspects du spectacle tragique. Il éclaire, autant que la documentation le permet, les usages de la scène et les modèles formels propres à la tragédie, et tente ainsi de restituer des aspects essentiels de l’expérience théâtrale antique, faite d’un rapport immédiat et vivant avec les œuvres dramatiques, dans le cadre des grandes fêtes en l’honneur de Dionysos. Il offre aussi matière à réfléchir à la place de la tragédie grecque dans la culture de la cité et ouvre des perspectives sur la catégorie du tragique en tant qu’expérience fondamentale de l’homme.

Table des matières

Préface à la traduction française
Avant-propos

PREMIERE PARTIE. ESPACE ET MISE EN SCENE
Chapitre 1. L’espace scénique et les éléments de base de la mise en scène
Chapitre 2. Les espaces non visibles : l’espace extra-scénique
Chapitre 3. Les espaces non visibles : l’espace rétro-scénique
Chapitre 4. Personnages à différents niveaux de hauteur
Chapitre 5. La mise en scène des tragédies d’Eschyle
Chapitre 6. La mise en scène des tragédies de Sophocle
Chapitre 7. La mise en scène des tragédies d’Euripide

DEUXIEME PARTIE. ACTEURS, CHOEUR ET PERSONNAGES
Chapitre 1. Les parties constitutives des tragédies grecques
Chapitre 2. Les acteurs
Chapitre 3. Personnages et acteurs
Chapitre 4. Le choeur en scène
Chapitre 5. Choeur et acteur
Chapitre 6. Le choeur : les fonctions expressives
Chapitre 7. Le cadavre sur la scène
Chapitre 8. Les unités de temps et de lieu

TROISIEME PARTIE. LA TRAGEDIE GRECQUE ET SON PUBLIC
Chapitre 1. La fonction socialement stabilisatrice du spectacle tragique
Chapitre 2. Tragédie grecque et anthropologie
Chapitre 3. La tendance à se dissocier du politique
Chapitre 4. La réticence de la tragédie à délivrer un discours d’ordre éthique
Chapitre 5. Remarques sur la nature du tragique
Chapitre 6. Le tragique de la connaissance

Appendice bibliographique
Index des principaux sujets traités
Index des noms propres

Extrait

De nos jours, le public d’une représentation théâtrale trouve tout à fait normal que l’action mise en scène soit interrompue, une ou plusieurs fois, par de brefs intervalles durant lesquels l’espace scénique est caché à la vue du public au moyen du rideau de scène. Pendant ces pauses avec le rideau fermé, le flux de la représentation est de fait suspendu ; le personnel du théâtre en profite pour effectuer d’éventuelles modifications du dispositif scénique et les acteurs, le cas échéant, pour changer de costumes. Quand le rideau se rouvre et que l’action reprend, les spectateurs acceptent, par convention, la discontinuité temporelle que l’interruption a produite dans la représentation. Ils recommencent à suivre l’action, conscients qu’elle se trouve désormais, comme cela apparaît clairement, dans une nouvelle phase de son développement, qui peut se situer en un temps et un lieu totalement différents de ceux qui précédaient l’interruption. La présence de ces pauses, ménagées par la fermeture et la réouverture du rideau, souligne l’articulation de l’oeuvre théâtrale en unités mineures (les actes ou les tableaux), qui sont relativement autonomes et bien distinctes les unes des autres.

Dans le théâtre tragique du Ve s. av. J.-C., les choses fonctionnaient de façon sensiblement différente. Les tragédies étaient représentées en plein jour, dans un théâtre à ciel ouvert, et il n’existait pas de moyen comparable au rideau moderne, permettant de dissimuler momentanément à la vue du public l’intégralité de l’espace scénique. La représentation coulait ainsi sans interruption du début à la fin, et la présence presque constante du choeur dans l’orchestra constituait un élément de continuité dans le déroulement de l’action dramatique. Les tragédies n’étaient pas scandées par les interruptions du continuum temporel de la représentation, mais par l’alternance des deux composantes essentielles de la forme tragique, les parties parlées, prises en charge par les personnages, et les parties chantées par le choeur. Les chants du choeur (parodos et stasima) avaient aussi la fonction de séparer entre elles les parties de la tragédie dans lesquelles prévalaient les échanges parlés entre les personnages (prologue, épisodes, exodos). Le premier épisode allait ainsi de la parodos au premier stasimon, le deuxième épisode, du premier au deuxième stasimon, et ainsi de suite. C’est cette succession de la parole et du chant qui articulait le développement de l’action et donnait son rythme à la représentation.




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