Philosophia et Dragmaticon
Philosophia et Dragmaticon
Conches, Guillaume de  
Ribémont, Bernard (Traduit et commenté par) 
Ndiaye, Émilia (Traduit et commenté par) 
Dussourt, Christiane (Traduit et commenté par) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Sagesses médiévales
  • EAN : 9782251452524
  • Code Dimedia : 000223051
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, RELIGION & SPIRITUALITÉ, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Christianisme, Philosophie, Texte ancien / Grèce antique, Théologie / Philo religieuse
  • Pages : 468
  • Prix : 49,95 $
  • Paru le 17 janvier 2022
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EAN: 9782251452524

Extrait

« La Lune donc parce qu’elle est proche de l’eau et de la terre, a un corps plus épais que tous les autres astres : en conséquence, elle n’a pas d’éclat ni de chaleur propres, mais elle est allumée par le Soleil. En effet, si elle avait une chaleur propre, comme elle est voisine de la terre, et que, chaque mois, elle monte vers le Cancer et descend vers le Capricorne, elle provoquerait sur la terre, chaque mois, une chaleur d’été et un froid d’hiver, et rien ne pourrait vivre dans de telles variations incessantes. Elle est donc dénuée d’éclat et de chaleur; elle n’est éclairée que par le Soleil, placé au-dessus d’elle, pas toujours toutefois de manière égale : tantôt c’est la nouvelle Lune, tantôt la pleine Lune, tantôt l’interlunium. Voyons donc d’où cela vient.
 
2. 69. Certains disent que, quand la Lune est sous le Soleil, dans le même signe, elle est obscurcie à cause du trop grand éclat du Soleil et ne peut être visible ; mais que, quand elle s’éloigne du Soleil, son éclat commence à être visible sur la partie opposée au Soleil. Donc, plus la Lune s’éloigne du Soleil, plus son éclat grandit, quand elle s’en rapproche, il s’amoindrit. Mais si donc, parce qu’elle s’en approche, son éclat diminue, parce qu’elle est éloignée, il augmente, l’éclat serait visible, en premier, sur la partie opposée au Soleil. Comme donc la Lune est visible d’abord du côté du Soleil, l’idée de ces gens-là apparaît fausse.
 
2. 70. Pour nous, il apparaît que tout corps lumineux, sous lequel a été placé un objet obscur, laisse dans l’obscurité la partie qui lui est opposée, éclaire la partie de son côté. Quand donc la Lune, qui est (nous l’avons dit) obscure par nature, est placée sous le Soleil, sur une partie d’elle, c’est-à-dire la partie supérieure vers le Soleil, celui-ci diffuse son éclat; il laisse dans l’obscurité la partie opposée, c’est-à-dire celle qui se trouve du côté de la Terre, c’est pourquoi la Lune n’est pas visible pour nous.
 
2. 71. Mais, quand elle s’éloigne du Soleil, un peu d’éclat commence à être visible, sous la forme d’une mince corne, on la dit monoidès; et, plus elle s’éloigne du Soleil, plus la lumière descend sur elle, si bien qu’au septième jour, on la voit dichotomos (c’est-à-dire « divisée par le milieu »); et notons que, plus la lumière s’étend, plus l’obscurité diminue, et vice versa. Mais, après le septième jour, jusqu’au quatorzième, la Lune est amphicirtos (c’est-à- dire « moins pleine »), et plus grande que la moitié.
 
2. 72. Au quatorzième jour, puisque la Lune s’est diamétralement éloignée du Soleil – ce que l’on peut prouver du fait qu’elle se lève, quand le Soleil se couche –, désormais, toute l’obscurité s’en retire et tout l’éclat s’y répand, et elle est pansélénos, c’est-à-dire « pleine lune ». Mais, ensuite, elle commence à s’approcher du Soleil, l’ombre commence à s’y répandre et l’éclat à s’en retirer : ainsi, pour nous, l’éclat se réduit, et la Lune descendante devient d’abord amphicirtos, puis dichotomos, puis monoidès. »




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