Homme et le grain (L')
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· Un panorama mondial qui envisage les céréales et pseudocéréales dans leur rapport à la sédentarisation de l’humanité, à l’évolution des différentes civilisations depuis le Néolithique, et à l’avenir de nos relations avec toutes les formes du vivant.
· Une étude concrète et abondamment illustrée des différentes espèces de céréales et de leurs usages
· Une source de réflexions sur les réponses que les céréales peuvent apporter aux défis alimentaires, environnementaux et spirituels des générations de demain
· Une mise en perspective de la portée symbolique et religieuse des céréales à travers les époques et les civilisations
· Un compte-rendu complet des échanges biologiques et technologiques qui se sont succédé jusqu’aux enjeux actuels de la mondialisation
· Une approche transdisciplinaire, qui combine l’expérience de terrain et les connaissances complémentaires d’Alain Bonjean, généticien des plantes, et Benoît Vermander, enseignant en sciences sociales et religieuses.
Cet ouvrage retrace la longue histoire des interactions entre l’Homme et les céréales.
Depuis les premières tentatives de domestication jusqu’aux applications agronomiques les plus contemporaines de la génomique, depuis les gestes de partage qui scandent le quotidien jusqu’aux rituels agraires les plus élaborés, Alain Bonjean et Benoît Vermander dévoilent la diversité des espèces productrices de grain et celle des sociétés qui s’organisent autour de leur culture.
La domestication des orges, exemplaire du travail poursuivi entre la nature et l’humanité; la naissance des blés dans le croissant fertile, leur introduction en Europe puis dans le monde entier; la précoce mise en valeur des millets et l’exubérance du répertoire mythique qui les accompagne; les transferts et les drames qui ont marqué l’échange colombien, depuis l’introduction du maïs en Europe jusqu’à celle de techniques culturales africaines en Amérique du Nord; le répertoire élaboré des riz asiatiques et des rituels associés; la diversité maintenue des céréales africaines, celle des espèces andines trop longtemps négligées, gage d’espoir pour l’humanité... Telles sont quelques-unes des étapes de ce livre, qui ouvre des perspectives inédites sur les rapports entre l’homme et le végétal et sur les crises qui marquent aujourd’hui pareille relation.
INTRODUCTION
CHAPITRE I – CULTIVER, SACRIFIER, FESTOYER
Guide bibliographique. Chapitre I
CHAPITRE II - L’ÉMERGENCE DE LA CÉRÉALICULTURE
Guide bibliographique. Chapitre II
Annexe au chapitre II : Liste non exhaustive des principales céréales, pseudo-céréales et espèces associées domestiquées à des degrés divers par centre d’origine de l’agriculture
CHAPITRE III - TROIS RUPTURES (I) LES PREMIERS ÉCHANGES CÉRÉALIERS EURASIE-AFRIQUE
Guide bibliographique. Chapitre III
CHAPITRE IV - TROIS RUPTURES (II) : L’ÉCHANGE COLOMBIEN ET SON IMPACT (1492-1800)
Guide bibliographique. Chapitre IV
CHAPITRE V - TROIS RUPTURES (III) : L’INDUSTRIALISATIOIN DE LA CÉRÉALICULTURE
Guide bibliographique. Chapitre V
CHAPITRE VI - « UN ÉPI LEVÉ EN SILENCE » : LE MYSTÈRE DU BLÉ
Guide bibliographique. Chapitre VI
CHAPITRE VII - UN PAIN ET UNE FOI
Guide bibliographique. Chapitre VII
CHAPITRE VIII - MARQUEURS D’IDENTITÉ : MILLETS ET SARRASIN
Guide bibliographique. Chapitre VIII
CHAPITRE IX - LE MAÏS EN PARTAGE
Guide bibliographique. Chapitre IX
CHAPITRE X - « NOTRE CHAIR » : CÉRÉALES ET PSEUDO-CÉRÉALES EN MONDE AMÉRINDIEN
Guide bibliographique. Chapitre X
CHAPITRE XI - L’ÂME DU RIZ : PARCOURS ASIATIQUES
Guide bibliographique. Chapitre XI
CHAPITRE XII - REPIQUER ET FAIRE MÉMOIRE : AU VIETNAM DU NORD
Guide bibliographique. Chapitre XII
CHAPITRE XIII - L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE : CÉRÉALES D’HIER, ESPOIRS POUR DEMAIN
Guide bibliographique. Chapitre XIII
CHAPITRE XIV - CHAMPS ET SEMENCES DU FUTUR : 1980-2050
Guide bibliographique. Chapitre XIV
CONCLUSION
« Sur les terres d’Éleusis, un pauvre homme nommé Célée ne récolte que glands et mûres. Le voici – nous raconte Ovide - qui accueille Cérès en quête de sa fille Proserpine. La déesse guérit l’enfant de la maison, puis le couvre de cendres ardentes, dont sa mère alarmée aussitôt l’extrait. Cérès la morigène : « Ta crainte de mère a réduit à néant mes dons. Toutefois, cet enfant, qui certes sera mortel, le premier labourera, il sèmera et récoltera les fruits d'une terre cultivée. » Une fois Proserpine arrachée aux étreintes de Pluton, du moins pour partie de l’année, Cérès confiera donc son char à Triptolème. Se répandent alors sur la Terre non seulement les grains mais encore les savoirs, les récits et les rites qui les accompagnent… Ce livre relate cette triple et incessante circulation – semences, cultes et connaissances – des origines jusqu’à nos jours. Car le char de Triptolème vole toujours. Mais il vole désormais si vite et si loin qu’on ne sait plus trop quels dons, ou peut-être quels maléfices, il délivre encore. »
« Les céréales sont des espèces végétales, principalement cultivées pour leurs grains, autrement dit leurs fruits, dont la structure de réserve ou albumen (70 à 90% de la masse du grain selon les espèces), riche en amidon, souvent réduite par écrasement en farine, est consommable par l’homme ou par les animaux domestiques, et constitue un véritable aliment concentré, très riche en calories sous un petit volume. Le terme céréales désigne encore les grains de ces plantes cultivées, qui sont aussi leurs semences.
Par extension, les pseudo-céréales (un anglicisme étranger au vocabulaire de la botanique) sont des espèces végétales (toutes dicotylédones) distinctes des céréales, espèces dont les graines, contenant des glucides, des lipides, des protéines et des fibres dans des proportions proches de celles des céréales, sont consommées de manière similaire à ces dernières. Et, comme pour les céréales, leurs graines peuvent aussi être moulues en farine. Elles appartiennent à des familles botaniques hétérogènes. Parmi les plus connues, citons à titre d’exemples : les amarantes (Amaranthus sp.) et le quinoa (Chenopodium quinoa) qui sont des Amaranthacées, le châtaignier (Castanea sp.) une Fagacée arborescente, la chia (Salvia hispanica) une Salvacée, le sésame (Sesamum indicum) une Pédaliacée, ou encore le sarrasin commun (Fagopyrum esculentum) et le sarrasin amer (Fagopyrum tataricum) des Polygonacées. »
« L’homme ne se réconciliera avec son environnement, avec les autres formes du vivant, que si des communautés développent de concert une vision inscrite dans la considération des racines qui les irriguent, des principes qui les animent, des espoirs qui les rassemblent, une vision large et raisonnée accompagnée de persévérance dans l’action. Et pareille attitude naît ou renaît de la prise de conscience de quelques ressorts fondamentaux. Ainsi, la pandémie qui, à partir du début de l’année 2020, a bousculé équilibres et certitudes nous a rappelé ce que c’est que la contagion : il nous avait fallu édifier une version durcie, pathologique, du Moi et du Monde pour avoir à ce point oublié la contagiosité de presque toute chose. La violence est contagieuse. Est contagieuse toute force de destruction. Mais la vie, les forces d’invention et de renouvellement le sont tout aussi bien. Un seul porteur de pareilles forces peut apporter un "contre-virus", un virus qui rend saines les cellules infectées – l’esprit de clarté et de décision, l’appel à penser et agir de concert. Un "contre virus", produit d’une volonté libre qui parvient à en éveiller d’autres, pareillement libres, et alors pareillement contagieuses, n’est pas l’équivalent d’un vaccin, d’une protection. Il opère une propagation de cellule à cellule, une multiplication du sain, une surabondance vitale. »
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
