Voyages en Amérique
Voyages en Amérique
La Condamine, Charles-Marie de  
Soubise, Mattias (Présenté par) 
Van Blancke, Benjamin (Illustré par) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Hors collection
  • EAN : 9782251452241
  • Code Dimedia : 000222512
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Amérique latine, Histoire & géographie, Histoire générale, Nouvelle-France, Récit de voyage, Texte ancien / Grèce antique
  • Pages : 460
  • Prix : 44,95 $
  • Paru le 24 janvier 2022
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EAN: 9782251452241

Table des matières

Introduction

Relation abrégée d’un voyage fait dans l’intérieur de l’Amérique méridionale, depuis la côte de la mer du Sud, jusqu’aux côtes du Brésil et de la Guyane, en descendant la rivière des Amazones

Lettre à Madame *** sur l’émeute populaire excitée en la ville de Cuenca au Pérou, le 29 août 1739, contre les académiciens des sciences envoyés pour la mesure de la Terre

Journal du voyage fait par ordre du roi à l’équateur

Lettre de M.D.L.C à M*** sur le sort des astronomes qui ont eu part aux dernières mesures de la terre, depuis 1735

Lettre de M. Godin des Odonais, et l’aventure tragique de Madame Godin dans son voyage de la province de Quito, à Cayenne, par le fleuve des Amazones

Bibliographie

Extrait

« Les Indiens attachés à la terre de Tarqui, sont dans l’habitude de faire tous les ans une fête, qui n’a rien de barbare ni de sauvage, et qu’ils ont imitée des Espagnols leurs conquérants, qui l’ont eux-mêmes vraisemblablement empruntée autrefois des Maures. Nous n’avons rien vu de pareil à Quito; mais cette coutume subsiste à Cuenca, à Riobamba et à Latacunga. Ce sont des courses de chevaux, qui forment de vrais ballets figurés : les Indiens louent des parures destinées à cet usage, et semblables à des habits de théâtre; ils se fournissent de lances et de harnais d’apparence pour leurs chevaux, qu’ils manient avec assez d’adresse et peu de grâce. Leurs femmes leur servent d’écuyers en ces occasions, et c’est le jour de l’année où la condition de ces infortunées est le plus ennoblie. Leurs maris dépensent en un de ces jours de fêtes, plus qu’ils ne gagnent en un an. Le maître ne contribue pour l’ordinaire à ce spectacle qu’en l’honorant de sa présence.
 
Ce divertissement eut pour intermède des scènes pantomimes de quelques jeunes Métis, qui ont le talent de contrefaire parfaitement tout ce qu’ils voient, et même ce qu’ils ne comprennent pas : nous en fûmes alors témoins très croyables. Je les avais vus plusieurs fois nous regarder attentivement, tandis que nous prenions des hauteurs du soleil pour régler nos pendules. Ce devait être pour eux un mystère impénétrable, qu’un observateur à genoux au pied d’un quart-de-cercle, la tête renversée, dans une attitude gênante, tenant d’une main un verre enfumé, maniant de l’autre les vis du pied de l’instrument, portant alternativement son œil à la lunette et à la division, pour examiner le fil-à-plomb, courant de temps en temps regarder la minute et la seconde à une pendule, écrivant quelques chiffres sur un papier, et reprenant sa première situation. Aucun de nos mouvements n’avait échappé aux regards curieux de nos spectateurs : au moment que nous nous y attendions le moins, parurent sur l’arène de grands quarts-de-cercle de bois et de papier peint, assez bien imités; et nous vîmes ces bouffons nous contrefaire tous avec tant de vérité, que chacun de nous, et moi tout le premier, ne pût s’empêcher de se reconnaître. Tout cela fut exécuté d’une manière si comique, que j’avoue que je n’ai rien vu de plus plaisant pendant les dix ans du voyage; et il me prit une si forte envie de rire, que j’oubliai durant quelques moments mes affaires les plus sérieuses. »




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