Cette morsure trop vive
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Sur la petite île de Mayotte, deux frères grandissent à l'ombre de leur mère vaillante. Entre les exigences maternelles et les passions soulevées par l'intrigante Marina, ils se jaugent et se construisent. Le destin déflagre alors au-dessus de leurs têtes. Soul, l'aîné, fier héros de guerre, se retrouve pris au piège d'un crime des plus sordides pour lequel il est le coupable tout désigné. Broyé par la machine judiciaire, il se débat entre douleur et désespoir. Lorsque le juge d'instruction s'immisce dans cette affaire tentaculaire, il révèle un trafic crapuleux.
Au son du jazz et du chigoma, les trajectoires de ces êtres frappés par des tragédies se tissent et se heurtent.
Né à Mayotte, Nassuf Djailani est journaliste à France Télévisions. Il est aussi le co-fondateur et directeur de publication de Project-îles, revue d’analyse sur les arts et les littératures de l’océan Indien. Nommé chevalier des Arts et des Lettres en 2012, il a reçu le prix Fetkann! Maryse Condé en 2020 pour son recueil de poésies Naître ici, paru aux Éditions Bruno Doucey.
« Quarante-huit heures. Une éternité pour une garde à vue. Et la version de Soul n’avait pas changé. Comment aurait-il pu en être autrement? Il devait sortir. Il était plus solide qu’on ne le pensait. C’était un bagarreur. Il allait se tirer de là.
Les voisines défilaient chez sa mère pour la consoler ou pour nourrir leur soif d’anecdotes. Un ancien soldat respecté, qui s’était rangé, en faisant un mariage convenable, se retrouvait soupçonné de meurtre. C’était beaucoup pour que le village ne s’y intéresse pas.
Ainsi, le frère de Khamis n’était pas ce héros de guerre qui avait sauvé son coéquipier de l’enfer afghan, mais un vulgaire meurtrier de jeunes femmes sans défense. Pire, un maquilleur de crime qui avait caché le cadavre dans les bois, avant de simuler la découverte macabre devant des badauds médusés. »
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