Idées noires
Idées noires
Gravel, François  
  • Éditeur : Québec Amérique
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782764433782
  • Code Dimedia : 000196219
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature québécoise, Nouvelles
  • Pages : 144
  • Prix : 19,95 $
  • Paru le 25 janvier 2017
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EAN: 9782764433782

Des cambrioleurs en quête de sensations fortes, un vieillard qui communique via Facebook avec des trépassés, un menteur aguerri qui laisse libre cours à sa passion sur Internet, un fils qui assassine ses parents… Dans ce recueil regroupant dix-sept courtes nouvelles, François Gravel explore des thèmes sombres avec la touche d’humour et de légèreté qu’on lui connaît : meurtres, vols, mensonges et arnaques deviennent ici fort divertissants, pour ne pas dire franchement réjouissants !

AUTEUR(S)

Auteur de plus de 100 livres récompensés de nombreuses distinctions, François Gravel possède le rare talent de s’adresser avec le même plaisir contagieux à tous les publics, jeunes et moins jeunes. Faisant preuve d’un humour inimitable, il sait aussi être tendre ou grave selon les œuvres. Chez Québec Amérique, il signe plusieurs oeuvres marquantes, parmi lesquelles OstendeLa Cagoule et la série Klonk.

Extrait

Contrairement à mon père, ma mère croyait sincèrement aux chakras et aux pouvoirs des cristaux. Aussitôt qu’elle en parlait, cependant, elle perdait toute crédibilité. Le paradoxe n’est pas si étonnant, quand on y réfléchit.
Mon père lui ordonnait donc de se taire, ce qu’elle faisait volontiers : elle adorait lui obéir.
Le silence est d’or, dit-on souvent, et jamais le proverbe n’aura été aussi juste que dans son cas. Elle était en effet experte en sourires extatiques et en regards angéliques, et savait marcher comme si elle était figurante dans un rêve : on avait toujours l’impression qu’elle était portée par un nuage et que des anges tenaient les plis de sa robe tout en soufflant de l’air parfumé dans ses cheveux. On aurait dit une Vénus de Botticelli peinte par un artiste New Age atteint d’un léger Parkinson, ou une jeune fille en fleur photographiée par un David Hamilton qui aurait mis un peu trop de vaseline sur sa lentille.
Ma mère possédait aussi cette étrange faculté qu’ont les chats de donner l’impression d’apercevoir des choses invisibles pour nos pauvres yeux d’humains. Elle arrêtait parfois de marcher subitement et écarquillait les yeux tout en fixant le vide ; on aurait alors juré qu’elle avait accès à une autre dimension de l’existence et qu’elle communiquait avec des esprits bienveillants. Nos invités (il ne fallait surtout pas les appeler nos clients) y croyaient en tout cas dur comme fer. J’attribuais pour ma part ses absences à des épisodes épileptiques, mais peut-être aussi lui arrivait-il tout simplement d’avoir des idées.




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