Courtiers et entrepreneurs
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L’affirmation des francophones dans les milieux d’affaires prend racine dans l’histoire du courtage financier au Québec. La position dominante des entreprises canadiennes-anglaises pouvait en partie s’expliquer par leur place déterminante dans le système financier canadien. Cette réalité s’était imposée d’elle-même dans le contexte colonial britannique, où l’administration coloniale, le pouvoir financier public ou privé et les activités d’import-export sont contrôlés directement de la Grande-Bretagne.
La contribution de ces courtiers francophones à l’économie du Québec a été souvent ignorée, mais certains ont réussi à se démarquer dans les milieux financiers canadiens-anglais par leur talent d’entrepreneur. Pensons à Louis-Joseph et Rodolphe Forget, Louis de Gaspé Beaubien et J.-Louis Lévesque. En basant leurs activités économiques sur le développement de leur communauté, ils en sont venu à la fondation des premières banques québécoises-françaises.
Pendant plus d’un siècle, le courtage financier a joué un rôle déterminant dans l’organisation des marchés financiers au Québec où les courtiers ont exécuté des transactions de valeurs mobilières au fil des crises et des poussées spéculatives : autant d’occasions pour eux de construire des fortunes ou de mener à la ruine.
Marc Vallières est professeur associé au Département des sciences historiques de l’Université Laval où il a enseigné de 1975 à 2007. Spécialisé en histoire économique du Québec, il a publié en collaboration Histoire de Québec et de sa région en 2008, Des mines et des hommes : histoire de l’industrie minérale québécoise en 2012 et Le Québec emprunte. Syndicats financiers et finances gouvernementales, 1867-1987 en 2015.
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