Éducation des jeunes Romains au temps de Cicéron (L')

Éducation des jeunes Romains au temps de Cicéron (L')

Robert, Jean-Noël  
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Realia
  • EAN : 9782251457468
  • Code Dimedia : 000254529
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Histoire & géographie
  • Pages : 240
  • Prix : 43,95 $
  • En librairie le 23 septembre 2025
  • Statut : À paraître
  • Code de recherche: EDUJRT
  • Groupe: Histoire
  • Date de l'office: 17 septembre 2025
  • Code DEWEY:
  • Langue d'origine: français
  • Traducteur:
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EAN: 9782251457468

Contrairement à ce que beaucoup d’historiens imaginent, rien n’est plus étranger à ce que nous nommons « le système éducatif » que la notion d’éducation à Rome sous la République, surtout pendant les premiers siècles de son histoire. Les mots qui concernent l’éducation sont généralement issus du vocabulaire de l’agriculture. Educere, qui signifie élever un enfant, veut dire aussi mener le troupeau (en tête) ; instituere (d’où notre « instituteur ») qui désigne le fait d’instruire, de former, se réfère à l’idée de faire pousser droit, de mettre debout… Il s’agit donc de discipliner les jeunes comme l’on discipline la nature pour qu’elle pousse et produise.

L’éducation est donc une affaire privée et familiale et ne concerne en réalité que les familles aristocratiques. Pas d’école pendant plusieurs années sous la République, pas d’enseignement public, pas de maîtres formés, pas de programmes définis, pas de degrés identifiés, pas de matières, pas de diplômes… À l’origine, la transmission n’est qu’orale et ne nécessite qu’une alphabétisation minimale. En un mot, une éducation traditionnelle, fondée sur le mos maiorum (la tradition des ancêtres), et d’abord utilitaire.

Deux « révolutions pédagogiques » vont alors faire évoluer cette éducation : tout d’abord l’hellénisation progressive de Rome à la suite des conquêtes, avec la venue, dans la nouvelle capitale du monde, des philosophes et des rhéteurs grecs qui vont stimuler le développement de l’éloquence ; puis, avec les troubles politiques de la fin du II siècle, une nouvelle évolution qu’accompagne l’ouverture d’écoles de rhétorique. Cette deuxième étape fait du grec l’instrument d’une culture qui va transformer l’homme politique romain (forcément issu de l’aristocratie) en un orateur cultivé et fin lettré. Cicéron en est l’exemple type qui disait : « Au commencement de ma vie, je tombai au milieu des bouleversements de l’éducation ancienne ».

Ce livre se propose donc d’accompagner avec de nombreux exemples et anecdotes l’évolution de cette éducation jusqu’à la période de Cicéron pour comprendre comment s’est exercée l’autorité des pères de famille, puis celle des maîtres d’école (esclaves et affranchis) dans la formation d’une jeunesse souvent perturbée par les remous de l’histoire, sans oublier la question essentielle de l’imprégnation religieuse dans cette éducation puisque, si les rites initiatiques des origines ont peu à peu disparu, il en est resté pendant toute la romanité leur aboutissement le jour de la prise de la toge virile qui marque définitivement la fin de l’enfance (à 16 ou 17 ans).

Sous l’Empire, la transmission des savoirs s’organisera progressivement de façon différente, l’apprentissage se repliera dans les écoles, mais disparaîtra ce qui a fait la caractéristique de l’éducation romaine au temps de Cicéron : le contact direct et permanent des jeunes avec la vie publique au forum où chacun se formait à la vie politique en se frottant à ses concitoyens. Tacite l’a dit : c’est bien à l’époque de Cicéron que l’éducation romaine a porté ses plus beaux fruits, la uirtus et l’humanitas, et connu son acmé.

AUTEUR(S)

Jean-Noël Robert, latiniste et historien de Rome, a publié aux éditions Les Belles Lettres une quinzaine d'ouvrages sur l'histoire des mentalités dans l'Antiquité romaine, parmi lesquels Les Plaisirs à Rome (1986, nlle édition 2005), Rome la gloire et la liberté (2008), Les Romains et la mode (2011) ou L'Empire des loisirs (Signet, 2011). Il dirige en outre la collection « Realia » et celle des « Guides Belles lettres des civilisations » dans laquelle il a signé deux volumes, Rome et Les Étrusques.




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