Société de la fatigue (La)
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La fatigue d’épuisement est une fatigue de puissance positive. Elle rend incapable de faire quelque chose. La fatigue qui inspire est une fatigue de puissance négative, à savoir du ne-pas-faire. Même le Shabbat qui signifie à l’origine arrêter, est un jour du ne-pas-faire, un jour libéré de toute intention de faire, pour reprendre Heidegger, de toute inquiétude. Il s’agit d’un temps intermédiaire. Après la création, Dieu déclara que le septième jour serait sacré. Le jour de l’intention-de-faire n’est donc pas sacré mais c’est le jour du ne-pas-faire qui l’est. C’est un jour où on pourrait utiliser l’inutilisable. C’est le jour de la fatigue. Le temps intermédiaire est un temps sans travail.
Byung-Chul Han est né à Séoul. Après des études de philosophie à Fribourg, il a enseigné à Bâle, à Karskruhe et enfin à l'Ecole des Beaux Arts de Berlin. A déjà publié de nombreux ouvrages : L'Hyperculture. Culture et golabisation. la Société de transparence, l'Agonie de l'eros (qui va être publié chez Autrement)
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