So Long
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Chaque soir pendant que je faisais la vaisselle, mon père écrivait dans de minuscules agendas de poche. C'était un rituel, il sortait de son étui de velours un stylo plume en or, sa « plume fontaine », et je croyais que les mots coulaient de sa pointe dorée naturellement, comme si l'eau avait ruisselé d'une source bleue, intarissable. Je ne savais pas ce qu'il écrivait, mais j'aimais voir les lettres se dessiner bien droites, un rempart contre le reste du monde. Après avoir écrit son journal, il se servait un grand verre de scotch qu'il calait, pour se réchauffer, disait-il. Ensuite il épaulait son violon, passait les crins de son archet dans l'arcanson, se jouait un la au piano, ajustait ses cordes et s'envolait dans une phrase de Schumann ou de Rimski-Korsakov a fendre l'âme.
C'est l'anniversaire de Katie McLeod. Elle a cinquante-cinq ans et ses filles lui préparent une fête de familles reconstituées... Avant, pendant et après le brunch, Katie fait le bilan de sa vie et de ses amours. Donnera-t-elle sa chance à François, son correspondant internaute, de la rencontrer en chair et en os à la fin de cette journée particulière ? Voudra-t-elle se laisser étreindre par cet amour virtuel ?
Dans la prose sobre qu'elle nous propose depuis La Love, son tout premier roman, Louise Desjardins poursuit son observation des rapports humains. De la petite ville d'Arntfield, où la narratrice a passé son enfance, nous retiendrons ce mythique Look-Out Country Club, lieu de tous les péchés, où le père jouait du violon, et le McLeod Music Store, aussi, tenu par cette famille d'origine écossaise bien loin d'Aberdeen.
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