

Verbatim des conférences de la Seconde Guerre mondiale
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Entre 1943 et 1945 se sont tenues à Téhéran, à Malte, à Yalta et à
Potsdam quatre conférences où les trois grandes puissances se sont
partagées le monde, dit-on. La réalité est plus complexe, car l’Europe
était en ruine, les pouvoirs politiques n’avaient plus de légitimité, la
situation économique était catastrophique, des millions de personnes
étaient déplacées, tandis que la guerre faisait rage en Extrême-Orient.
Il était nécessaire d’organiser la fin de la guerre sur tous ces plans.
L’existence de ces conférences est connue de tous, mais personne, en
réalité, ne connaît les textes de ces débats qui sont ici traduits
intégralement pour la première fois en français.
Les
principaux participants sont Churchill, qui, renversé aux législatives,
est remplacé par Eden au cours de la conférence de Potsdam ; Truman est
présent après la mort de Roosevelt ; Staline est tout le temps présent.
Tous ces chefs de gouvernement sont secondés par leurs ministres des
affaires étrangères et par des militaires de haut rang.
À
la fin de 1943 a lieu une première conférence à Téhéran où est déjà
évoqué le débarquement en Normandie.
À Yalta, on
discute de la fin de la guerre et des conséquences géopolitiques et
économiques de la défaite de l’Allemagne. Le lecteur a l’impression
d’être au théâtre où des hommes détenant une puissance formidable
discutent du sort du monde autour d’une table. On perçoit à travers ces
discussions les enjeux stratégiques énormes, notamment la mise en place
de régimes favorables à l’URSS en Europe de l’Est, la création de l’ONU
et de ses principes internationaux, la détermination des réparations de
guerre, etc. Alors que l’Allemagne n’a pas encore capitulé, que les
Américains filent vers l’est de l’Europe, tandis que les Soviétiques
avancent vers l’ouest, la guerre avec le Japon bat son plein.
À
Potsdam, en juillet 1945, la capitulation de l’Allemagne et de ses
satellites est effective, on assiste à la création de ce qui sera
l’Europe de la seconde moitié du XXᵉ siècle et on pressent le début de
la guerre froide.
Hormis l’intérêt évident pour tous ceux qui
s’intéressent à l’histoire du XXᵉ siècle, ces textes nous plongent dans
les arcanes de négociations qui se déroulent au plus haut niveau. Ces
discussions sont d’autant plus intéressantes que nous connaissons la
suite, en particulier la mainmise de l’URSS sur toute l’Europe
orientale. On discerne à travers ces discussions la culture historique
et l’intelligence de Churchill, ainsi que la ruse et l’obstination de
Staline.
Les conférences sont traduites de l’anglais, et du russe
pour les interventions de Staline et des soviétiques, afin d’être le
plus près possible du texte original.
Guillaume Piketty est Professeur d’histoire contemporaine à
Sciences Po (Paris), après avoir été Visiting Research Scholar à
l’Université Yale (2010-2012), puis Visiting Fellow at Worcester College
et Associate member of the Faculty of History au sein de l'Université
d'Oxford (2012-2018). Ses recherches portent sur l’histoire sociale et
culturelle de la Seconde Guerre mondiale en France et en Europe, et,
plus largement, sur le phénomène guerrier et le phénomène résistant
ainsi que sur les sorties de conflit depuis le début de la guerre civile
américaine. Il emprunte notamment à l’histoire des sensibilités et des
émotions, ainsi qu’à l’histoire de l’intime.
Lélia
Roche est diplômée de Sciences Po (Paris). Actuellement étudiante en
deuxième année de doctorat en histoire internationale et globale à
l'Université Columbia, elle s'intéresse à l'histoire de la planification
et des prévisions politiques pendant et après la Guerre froide. Ses
recherches portent notamment sur l'élaboration, la circulation et la
concurrence des visions ouest-européennes et américaines de l'avenir du
système international au cours des années 1980 et 1990.
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