Construire la nation au petit écran
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Québec. Référendum de 1995. Beaucoup de fédéralistes canadiens, qui croyaient à l’aspect indivisible du Canada, sont en état de choc. Pas moins de 49,42 % de Québécois se sont prononcés en faveur de la souveraineté du Québec. Le producteur radiocanadien Mark Starowicz rallie les dirigeants de la CBC et de Radio-Canada à sa cause culturelle, celle de produire un documentaire historique. Il en résulte la série destiné aux publics francophone et anglophone, Le Canada, une histoire populaire (2000-2002), susceptible de construire la nation canadienne, de lui donner des raisons communes d’exister. Le plus ambitieux projet historique jamais produit à la télévision canadienne, autant sur le plan de l’investissement (plus ou moins 30 millions de dollars) que de l’étendue de sa couverture du passé canadien sur 17 épisodes (de l’occupation autochtone du territoire canadien à nos jours), le documentaire connaît un vif succès au Canada anglophone, mais est reçu plus froidement au Québec.
À travers une analyse fine de la production, de la diffusion et de la réception de cette série, qui se situe à la confluence de l’ancien « nation-building » canadien et du nouveau multiculturalisme, plusieurs questions se posent. Quel est le rôle des historiens et des journalistes dans la production de cette série aux relents politiques ? Quel est l’impact de la politique culturelle canadienne sur la mise en récit du passé proposée ? Les téléspectateurs d’un océan à l’autre du Canada croient-ils à ce qui leur est présenté ou y résistent-ils ?
Olivier Côté est détenteur d’un doctorat en histoire de l’Université Laval. Il se spécialise dans la question des représentations identitaires dans les médias. Ses plus récents travaux portent sur l’incidence des médias et du discours des politiciens sur le cynisme politique des citoyens. Il est l’un des membres fondateurs de la revue électronique HistoireEngagee.ca
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