J'en fais mon affaire
J'en fais mon affaire
Levrero, Mario  
Chapuis, Lise (Traduit par) 
  • Éditeur : Arbre vengeur (De L')
  • Collection : Forêt invisible
  • EAN : 9782916141824
  • Format : Broché
  • Pages : 176
  • Prix : 24,95 $
  • Paru le 1 mai 2012

(Dejen todo en mis manos paru en 1998) Un écrivain sans succès, sans reconnaissance, et sans nom, sorte d’autoportrait ironique et amer de l’auteur lui-même, accepte pour survivre de débusquer un auteur inconnu – Juan Pérez- dont l’œuvre a enthousiasmé ses éditeurs. Il se rend dans une ville à l’intérieur des terres, Penurias et, dès son arrivée, se livre à une enquête chaotique, accumulant les épisodes les plus improbables : rencontres avec la prostituée officielle de Penurias – Juana Pérez, avec une femme de lettres pornographe, avec l’ancien camarade de collège haï, avec des personnages à l’identité trouble et comme issus d’un rêve. Il dérive dans une ville sans géographie précise en détective improvisé et névrosé et nous entraîne dans un récit rapide, imprévisible, d’un burlesque kafkaïen, défaisant à coups de scènes comiques le genre policier auquel ce roman rend une sorte d’hommage.
 
Un auteur désabusé qui jouit d’un succès d’estime sans franchir le cap de la notoriété à la quête d’un auteur inconnu dont le roman doit soulever l’enthousiasme des foules et régénérer les esprits, mais qui reste mystérieux (mais l’est-il vraiment ?). Sur cette dualité se construit le roman jouant sur l’accumulation des épisodes, autant de rencontres racontées comme les sketches comiques d’un héros qui jouit de ses névroses, au cœur d’une contrée qui ressemble à un décor de western.
 
Dans ce récit bref et alerte, Levrero subvertit les codes et les genres pour faire de la narration un jeu distancié et plein d’humour avec la complicité du lecteur curieux et séduit par cette manipulation annoncée et ludique des clichés.
 
On l’aura compris, à travers les rencontres du narrateur, cette enquête est aussi une quête : celle du sens de la création littéraire, de ses formes possibles, de ses conditions d’apparition. Un roman bien dans la lignée de ces subtils récits dont l’Amérique du Sud a le secret, capables de mener avec brio fiction et métafiction.
 

«Une œuvre qui se meut entre le récit policier, l’essai et le roman ontologique. (...) C’est une œuvre magnifi que, profonde et transcendante
-M.de Paz
«De la littérature à l’état pur, un récit très drôle, une sorte de Kafka sans la pesanteur pragoise mais avec la rigueur de Montevideo
-D.Miklos

AUTEUR(S)

Jorge Mario Varlotta Levrero (1940-2004), écrivain uruguayen classé «étrange» vécut surtout à Montevidéo et Buenos Aires avec un détour par Bordeaux. Évident lecteur de Kafka et de Lewis Caroll, mais aussi de BD comme Superman ou Mighty Mouse, il entama à cinq ans son parcours par un conte de fées dessiné puis des historiettes d’humour et d’aventures ; à 15 ans il écrit un roman policier et veut être réalisateur de cinéma mais collabore à des revues de mots croisés et essaime son talent partout : scénariste et dessinateur de BD, inventeur de blagues et d’horoscopes, photographe, directeur éditorial, libraire, professeur d’atelier d’écriture à distance. Conjuguant et jouant avec des noms différents, de Jorge Varlotta, Alvar Tot, Lavalleja Bartleby, Tia Encarnacion, Sofanor Rugby ou le Professeur Off, il se démultiplie dans tous les registres, genres et sous-genres littéraires, où son brio laisse pantois. Son étoile n’a fait que grandir en Amérique latine où il est désormais considéré comme un auteur majeur dans la lignée de Felisberto Hernandez. On lui doit entre autres une «trilogie involontaire». Si ses écrits sont fortement influencés par la littérature populaire, c’est un styliste soigneux et minutieux, presque maniaque.




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