À bas les chefs!
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Publier aujourd’hui les écrits de Joseph Déjacque, c’est remettre en circulation l’une des oeuvres les plus radicales du xix e siècle. Sa courte existence est tissée de ruptures. La Révolution de Février 1848, l’insurrection de Juin 1848 nourrissent ses convictions socialistes. Il part pour l’exil après le coup d’État du 2 décembre 1851; il élabore alors sa vision de l’anarchisme. Il regagne Paris en 1862 ; extrêmement pauvre, malade, il y meurt dans l’anonymat. Il n’aura jamais cessé d’écrire. De sa plume trempée au vitriol il s’attaque à tous ses ennemis, de Dieu à l’épicier fraudeur du coin de la rue, du gouvernant au père de famille bourgeois ou au propriétaire d’esclaves de la Louisiane. Il exhorte le peuple à secouer un joug trop complaisamment accepté. Mais celui qui se qualifie de « fils de Satan, petit-fils de Prométhée » est aussi un écrivain de la tendresse, un forgeur de mots, un blagueur de haut vol qui excelle à donner un visage mobile à la liberté.
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