Rivière jusqu'aux genoux (La)
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« C'est arrivé comme ça, je pêchais/la truite avec une branche/puis elle/comme on ramène uni poisson au quai ». D'emblée, le quatrième livre de la poète Geneviève Biais s'ouvre sur le récit d'une invasion ou d'une contamination. Par qui, par quoi, on ne sait rien, sinon que les poèmes nous transportent rapidement, presque malgré nous, dans un univers violent qui n'est pas sans rappeler les intonations d'une Geneviève Amyot ou d'une Josée Yvon. À mesure que le mal progresse par toutes les voies du corps - grossesse ? viol ? maladie mentale ? -, que « les inconnus débarquent » et défilent par toutes les failles qui la font femme, la narratrice semble trouver une forme d'émancipation dans la parole : « contre un arbre démoli on peut tout dire ». Appel urgent et troublant à nommer les choses en commençant par les plus taboues, La rivière jusqu'aux genoux confirme l'appartenance de Geneviève Biais à la grande et belle lignée des poètes guerrières du Québec.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
