Paradis sous terre
Paradis sous terre
Comment le Canada est devenu la plaque tournante de l'industrie minière mondiale
Deneault, Alain  
Sacher, William  
Desjardins, Richard (Préface de) 
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Ecosociété
  • EAN : 9782897190071
  • Code Dimedia : 75540057
  • Format : Livre numérique PDF
  • Thème(s) : SCIENCES & TECHNIQUES, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Criminologie / Criminalité, Droit / Justice, Géologie, Politique - Québec / Canada
  • Pages : 192
  • Prix : 16,99 $
  • Paru le 23 octobre 2012
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: PARSOT
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: 7 avril 2016
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782897190071

Aussi disponible en version numérique:

ePub_25

La spéculation consacre le divorce entre la finance et l’économie. Dans le domaine extractif (mines, pétrole, gaz), cette dichotomie se manifeste de façon criante, et le Canada est le refuge parfait pour spéculer à la Bourse de Toronto et mener à travers le monde des opérations minières qui pourraient être nuisibles pour les populations ou l'environnement, sans jamais en être inquiété. Car entre les écrans et les mines à ciel ouvert, les impacts environnementaux et les abus de droits humains liés au projets miniers n’apparaissent pas sur les colonnes de chiffres…
 
Mais comment le Canada est-il devenu le paradis judiciaire de l'industrie minière ? Comment s’est construit ce pays? Paradis sous terre présente l’histoire du Canada et son lien intrinsèque avec l’exploitation des ressources minières. Le Canada n’est autre qu’un pays qui se comporte en colon, où l’exploitation des ressources a supplanté l’occupation du territoire et où la spéculation boursière s’est érigée en principe fondateur. L’économie réelle du Canada s’est en effet construite sur la logique du casino, les institutions publiques favorisant et protégeant cette logique spéculative. La Bourse de Toronto n’est en rien un pôle de financement de projets mais un instrument permettant les gains à court terme de spéculateurs qui achètent et vendent des titres à haute fréquence. Sans parler des avantages fiscaux et des subventions offerts aux minières qui favorisent l’exportation de cette industrie. Le Canada a ainsi érigé en système son laxiste code minier. Celui-ci donne davantage préséance aux rendements de l’industrie extractive qu'aux impacts humains et environnementaux des projets miniers, sans parler des redevances quasi inexistantes aux communautés qui les subissent.
 
Des quatre coins du monde nous parviennent une pléthore de sources internationales qui rendent compte de nombreux cas d’abus des minières à l’étranger (Afrique, Amérique du Sud, Asie, Europe de l’Est). Un récent rapport de l’ONU enjoint d’ailleurs le Canada à faire la lumière sur les complicités de crimes lorsque les compagnies ont signé des contrats en temps de guerre (notamment au Congo), sur les agissements des compagnies étrangères enregistrées au Canada et sur la violation des droits autochtones.
 
Mais la protection à l'égard des minières est tenace : on assiste à une criminalisation des acteurs critiques de l’industrie minière, que ce soit en direction de citoyens qui s’élèvent contre des projets miniers ou contre des gouvernements ou ministères qui refusent les permis d’exploitation. Les compagnies minières ont souvent recours à l’intimidation judiciaire et à des poursuites pour réclamer des dommages et intérêts auprès d’institutions financières telles que la Banque mondiale, consacrant ainsi une privatisation du droit au détriment de la souveraineté des États sur leur sous-sol. Pendant ce temps, en Ontario, leur influence se fait sentir jusque dans l’institution scolaire via les programmes et le financement des universités.
 
De son côté, le gouvernement canadien a jusqu’à présent fait fi de toutes les initiatives qui ont tenté d’encadrer minimalement cette industrie aveuglément tournée vers le profit. Une industrie que les citoyeNEs canadienNEs cautionnent en outre indirectement puisque leurs fonds de retraite la financent abondamment.
 
Alain Deneault et William Sacher nous montrent le véritable visage de ce pays et de son industrie, faisant de Paradis sous terre un livre nécessaire.




NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.