Revue Lignes, no 38
Revue Lignes, no 38
Littérature et pensée
Collectif  
  • Éditeur : Nouvelles Éditions Lignes
  • Collection : Revue Lignes (#38)
  • EAN : 9782355261046
  • Code Dimedia : 64600104
  • Format : Revue & périodique
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Littérature - Essai / Critique, Sciences humaines - Divers
  • Pages : 320
  • Prix : 36,95 $
  • Paru le 29 juin 2012
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: REVLIG
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: 28 juin 2012
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782355261046

Poser la question de la littérature et de la pensée, ce n’est pas faire d’elles deux questions que poserait la situation faite à l’une et à l’autre. C’est faire de l’une pour l’autre une question, la question que poserait leur rapport, quelle que soit la situation (à quelque époque que ce soit, mais à la nôtre, tout de même, principalement). Rapport dont il arrive – le plus souvent – qu’il n’existe pas. Formes, enjeux, objets, etc. les différencieraient par principe. La littérature, dans sa masse, ignore d’ailleurs la pensée (s’en passe, ne veut pas avoir affaire avec). La pensée, moins, qui cite volontiers la littérature, s’en sert, y trouve de quoi alimenter ses représentations, auxquelles la littérature peut en effet tenir lieu d’exemple, de « preuve ». Pas cependant au point que leur distinction doive s’effacer. D’un tel effacement, une confusion résulterait que l’une ne craint apparemment pas moins que l’autre, même si c’est pour des raisons en partie opposées.
 
Faisons cependant comme s’il ne suffisait pas de penser ce que la littérature donne à penser, entre autres à la « pensée » (à la philosophie), mais ce qu’elle-même pense en tant qu’elle ne cesse pas d’être littérature. Les noms sont nombreux qui y prêtent, de ceux qui se tiennent à l’articulation de l’une et de l’autre : Kafka, Joyce, Borges, Broch, Artaud, Beckett, etc. ; de ceux encore qui ont porté plus loin la possibilité de leur indistinction : Blanchot, Bataille, etc. ; de ceux enfin qui se sont illustrés aussi bien dans le registre de la littérature que dans celui de la philosophie (Sartre, pour n’en citer qu’un, lequel n’a pas écrit que de la littérature et de la philosophie, mais encore de la philosophie à partir de la littérature – à partir de Genet, Flaubert) ?
 
Des rapports de la pensée à la littérature, tout le monde semble donc à peu près savoir ce qu’il en est, a fortiori si c’est à des « penseurs » que la question est posée (c’est le cas ici). Mais est-ce si sûr ? Qu’en est-il donc pour la pensée que la littérature elle-même pense, comme par surcroît ? Et que pense-t-elle qu’elle-même ne penserait pas, ou pas assez ? Qu’est-ce qu’une pensée qui ferait réellement l’expérience de la littérature, la lisant réellement pour ce qu’elle est ? qui sait, en en écrivant aussi elle-même (cas devenu rare) ? Se peut-il que la littérature ait possiblement quelque chose en propre que la pensée n’aurait pas, même du point de vue de la pensée ? Qui sait, que celle-ci fuirait ? Que son histoire lui ferait fuir (ce que la littérature a volontiers de « bas » ou de trivial, que la pensée n’a pas) ?
 
Quelques indications possibles parmi cent autres qu’appellent ces deux mots, dès l’instant qu’on le met en rapport. Rapport qu’on ne fait d’ailleurs pas si souvent.




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