Revue Vertigo, no 39
Revue Vertigo, no 39
Machins choses
Collectif  
  • Éditeur : Nouvelles Éditions Lignes
  • Collection : Revue Vertigo (#39)
  • EAN : 9782355260599
  • Code Dimedia : 64600059
  • Format : Revue & périodique
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Sciences humaines - Divers
  • Pages : 127
  • Prix : 32,95 $
  • Paru le 11 avril 2011
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: REVVER
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: 19 mars 2015
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782355260599



« Regarder les choses comme si on les voyait pour la première fois est une méthode tellement puissante et féconde que là même où elle échoue, elle met au jour un certain nombre de choses. » Vilèm Flusser, Choses et non-choses




L’attention a souvent été portée aux objets présents dans les films lorsqu’ils constituent un enjeu du scénario (tel l’impact du Macguffin), ou bien sont emblématiques d’un genre cinématographique, ou caractéristiques d’un personnage (la pipe de M. Hulot). Exercice d’observation, le numéro 39 de Vertigo veut considérer les objets qui échappent à ces catégories, qui échappent même parfois à toute catégorie, irréductibles. Leur fonction peut être douteuse, on s’interroge parfois à leur vue.

1. La force des choses Cette première partie interrogera d’une part les films où la chose même est visée : l’objet, dans son immanence. L’objet individualisé et isolé, son évidence concrète, en marge de la signification, de la connotation. Séparé, détaché, désigné, observé, décrit : il est choisi, remarquable. Sa solitude, son épaisseur (« L’épaisseur des choses », Francis Ponge). L’objet qui se pose là – tel quel. L’abandon au plan. L’abandon des objets au plan. Quand des personnages passent hors champ, que reste-t-il  ? Bien souvent, des objets, jusqu’ici témoins muets, absents. Pendant quelques instants, le plan se poursuit, fait durer quelque chose, que reste-t-il alors  ? De quoi les objets sont-ils chargés  ? Inversement, un plan peut débuter avant l’entrée des acteurs, quelques instants aussi, et quelque chose se passe avant toute action.

De quelle nature est cette quête de l’autonomie de l’objet  ? Dans quelles conditions l’objet tend-il à devenir chose  ? L’isolement par le gros plan, l’insert, la netteté du plan, le geste d’un acteur  ? La question de la description est en jeu, celle du détail, celle aussi du rapport au mot, au verbal. Jeux de mots, jeux d’objets. D’autre part, cette première partie considérera les objets qui ne s’affirment pas d’emblée comme phénomène esthétique mais « font tapisserie ». À l’arrière-plan, à l’écart, ils passent inaperçus – autant de trucs accumulés indifféremment. On ne cherche pas à les faire parler, ils sont néanmoins présents. Ils sont là, il se trouve qu’ils sont là, mais ne désignent rien, échappent à la description.

2. Animations C’est là une autre forme d’autonomie qui est visée. L’objet n’est plus exposé pour ce qu’il est  ; transmué, il s’émancipe de sa condition, de son inertie, il entre dans le jeu, dans le mouvement des corps. Il perd sa fonction première, se prête aux expériences multiples qui interrogent sa condition, sa matérialité, son mystère. Il peut devenir hors d’usage : jeté, brisé, il devient autre, en mille morceaux, inidentifiable, choséifié. Ou bien il gagne en souplesse et devient personnage, trouve une destinée humaine.

3. Machins trucs bidules L’objet, dans cette troisième partie, résiste à la dénomination, devient un machin, un truc idiot (« dumnes Zeug », Vilèm Flusser), inutile. Ça ne ressemble à rien ou bien l’identité première de l’objet se perd, cède, on ne sait plus ce que c’est. N’importe quoi. Une série de textes brefs autour d’objets choisis accompagnera, sous forme de catalogue, l’ensemble Machins choses.

+ Dossier Adolfo Arrieta Ce numéro sera complété par un large ensemble consacré au cinéaste Adolfo Arrieta, auteur depuis 1965 d’une œuvre secrète et envoûtante dont l’influence se fait aujourd’hui ressentir chez certains jeunes réalisateurs (comme Serge Bozon ou Sandrine Rinaldi). Les films d’Arrieta font pleinement écho aux questions abordées dans l’ensemble « Machins choses », ils accordent en effet une place centrale aux objets en leur conférant une présence merveilleuse et une portée magique, comme certains de leurs titres l’indiquent d’emblée : Le Crime de la toupie, Le Jouet criminel






NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.