Rome restaurée, liv. I
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INTRODUCTION
« Imaginons maintenant que Rome soit un être psychique où rien de ce qui s'est une fois produit ne se serait perdu, où toutes les phases récentes de son développement subsisteraient encore avec les anciennes... »
S. Freud, MALAISE DANS LA CIVILISATION, Paris, P.U.F., 1971, p. 13.
Dans sa préface-programme aux ELEGANTIAE, Lorenzo Valla définit ainsi l'immense espoir des humanistes de son siècle : « Autant fut malheureuse l'époque d'autrefois, où l'on ne trouve pas l'ombre d'un savant, autant nous devons nous féliciter de la nôtre où, si nous faisons encore un effort, nous restaurerons, plus encore que la cité elle-même, la langue de Rome et, avec elle, toutes les disciplines ». Si cette vaste ambition qui mobilise les humanistes requiert une ardente passion pour les choses du passé, elle rend également impératif l'exercice d'une double rigueur, aussi bien philologique qu'archéologique. En effet, dès le début du siècle, en même temps que les textes anciens resurgissent, les vestiges de l'Antiquité et notamment les ruines de Rome s'offrent de nouveau aux regards attentifs et clairvoyants de ceux que l'on appelait alors les «antiquarii». Le matériau dont héritent philologues comme antiquaires, ne livre pas immédiatement toute sa richesse. Il nécessite relectures et épurations, car il est parvenu aux humanistes chargé de scories et mutilé par les injures du temps.
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