Estuaire, no 157
Estuaire, no 157
Qui je hante
Collectif  
  • Éditeur : Estuaire
  • Collection : Estuaire (#157)
  • Code Dimedia : 24000157
  • Format : Revue & périodique
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature québécoise, Poésie
  • Pages : 84
  • Prix : 10,00 $
  • Paru le 9 juin 2014
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: ESTUAI
  • Groupe: Littérature - Revues et divers
  • Date de l'office: 5 juin 2014
  • Langue d'origine: français

L'identité et la hantise de l'autre ne font qu'un. André Breton le nomma parfaitement en liminaire de Nadja, tandis qu'il posait un questionnement fondamental venant fragmenter l'entité du moi dans un projet onirique et relationnel total à travers son désormais célèbre « Qui suis-je ? Si par exception je m'en rapportais à un adage: en effet, pourquoi tout ne reviendrait-il pas à savoir qui je "hante"?» Cette phrase aux allures d’oracle me traverse depuis un certain soir de 1996 où j’empruntai quelques ouvrages d’André Breton à la bibliothèque de mon quartier de l’Est montréalais dépourvu de magie (du moins le croyais-je, à l’époque). Pensant découvrir dans l’œuvre surréaliste matière à étancher la soif de romantisme et de merveilleux que tout écrivain en herbe de dix-huit ans éprouve à divers degrés, j’y rencontrai surtout de profondes interrogations métaphysiques qui ne cessèrent jamais de me hanter.
 
À l’invitation d’Élise Turcotte, d’André Roy et de Martine Audet, que j’aimerais remercier chaleureusement pour leur confiance, la carte blanche qu’ils m’ont donnée et leur amour inconditionnel de la poésie, je me suis proposé de faire du présent numéro une mosaïque de plusieurs imaginaires de l’idée fixe : je hante, tu hantes, ils hantent. Les poètes invités (de maisons d’édition, de génération s et d’approches esthétiques diverses) allaient devoir se pencher sur une ou plusieurs figure de la hantise. Le résultat est troublant de beauté et de vérité. Tantôt confessions audacieuses (Frédéric Marcotte, Alexandre Faustino, Michaël Trahan, Shawn Cotton), tantôt élaborés sur les stigmates de la hantise de la maladie et de la mort (Jean-Philippe Bergeron, Catherine Harton), tantôt articulés autour des figures d’apparition (Patrick Brisebois, Roger Des Roches, Carole David, Annie Lafleur), les poèmes du présent numéro témoignent tous à leur façon d’une profonde habitation intime d’un ça dérangeant.
 
La parole poétique donne à voir ses vertiges et ses lumières. Comme l’a si fortement écrit Hélène Monette dans Kyrie Eleison : « Les fantômes disparaissent vers six heures du matin. Procession. Voix Basse toujours en état de veille. Il faut y entendre le maestro crevé, la loi fantôme. 




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