Estuaire, no 151
Estuaire, no 151
Mémoire des sens (La)
Collectif  
  • Éditeur : Estuaire
  • Collection : Estuaire (#151)
  • Code Dimedia : 24000151
  • Format : Revue & périodique
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature - Divers, Littérature - Essai / Critique, Littérature québécoise, Poésie
  • Pages : 132
  • Prix : 10,00 $
  • Paru le 14 janvier 2013
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: ESTUAI
  • Groupe: Littérature - Revues et divers
  • Date de l'office: 10 janvier 2013
  • Langue d'origine: français

Comme chaque année, la revue Estuaire publie un numéro thématique dirigé par un des membres du comité de rédaction. Le responsable cette année est André Roy et il a choisi le thème de la mémoire des sens.

La couleur de la douleur / La souffrance du rouge / L’air saturé d’eau grise me rappelait la mort de mes parents / La musique des feuilles mortes / Le son bleu du violon un matin de décembre / à courir dans le froid la sueur se sépara de la buée / ma sueur se confondit avec son parfum le soir de notre premier amour / le doux fraisier de notre jardin / l’azur brodé de blanc

Notre corps est construit comme une extraordinaire machine à se souvenir par les cinq sens — en particulier, l’odeur — des événements passés et à les restituer inopinément. Chacun a son mode de perception, sa longueur d'onde préférée, sa remémoration unique. Chaque sens possède son histoire, qui évoluera, qui prendra d’autres rôles au fur et à mesure des années. Chaque sens révèle aussi ses virtualités, sa mobilité, sa possibilité de disparaître. Cette évolution a des répercussions diverses selon l'histoire de chacun, selon sa personnalité, sa psyché.

Pourquoi je préfère le bleu au mauve? Pourquoi l’odeur d’encaustique me replace sur un banc de mon école primaire? Comment il se fait qu’une pièce au piano de Mozart soit si liée à la naissance (ou la mort, pour moi) d’un être cher?

Tout, des mets aux sons font remonter à la surface de la mémoire des souvenirs d'un passé plus ou moins lointain (qu’on pense à Proust). La mémoire utilise tous les supports qu'elle a à sa disposition, dont ceux, premiers, des cinq sens. On garde au fond de soi un souvenir qui se réactive à l'écoute d'une musique, à la dégustation d'un plat, à l'effluve d'un parfum, à la vue d'une photo ou d'un paysage. Cette réactivation ne va pas sans les sentiments, qui y seront attachés obligatoirement: la tristesse ou la joie, l’euphorie ou l’angoisse, la sérénité ou le désespoir, la volupté ou la frayeur, l’espoir ou le deuil.

Ces sens et ces sentiments sont également rattachés à des productions artistiques : romans, films, concerts, danses, arts visuels, etc. On se rappelle tous et toutes ce moment dans une lecture qui nous projette dans la chambre de nos parents, dans une émission vue jeunes à la télévision, dans nos vacances à la campagne et nos premiers ébats sexuels. On peut pleurer en lisant un livre ou en voyant un film.

C’est donc à la recherche des sens, de ce temps envolé que le prochain numéro d'Estuaire de décembre est dédié. Poèmes ou proses peuvent être les chemins qui vous ramèneront à l’enfance, à l’adolescence, à l’adulte devenu.

Vous pourrez donc lire dans le numéro 151 ce que la mémoire des sens inspire à une vingtaine d’écrivains.




NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.