Ces bois qui pleurent
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« C’est à Limoilou que j’ai vu le monde ; cela a fait de moi un limoilevain.
Comment pourrais-je l’oublier : depuis la fenêtre de mon bureau, dès que je lève la tête, j’aperçois le damier de ses rues et de ses avenues taillées au cordeau, dominés par ses églises comme par autant de châteaux-forts dérisoires.
Comme un rappel à l’ordre de mon enfance.
À l’image de ce quartier de Limoilou, le « Brodway du Québec », qui n’a guère conservé de traces de son passé d’ouvriers chassés par les incendies de Saint-Roch, venus s’installer à Hendersonville, Parkerville ou à Smithville. De ces villes dont est né Limoilou, nul souvenir vivace. De ces ouvriers, de ces contremaîtres, de ces artisans, dont on a oublié jusqu’au nom des métiers nul souvenir. De cette culture-là, de cette dignité des « gens de peu » qui ont construit ici les voies de l’ailleurs, aucune trace. Comme si, à l’instar de la rivière Lairet, tout avait été enfoui dans le maelstrom de l’oubli.
Autant de lieu que j’aurai nourri ce levain initial et qui m’auront permis de me mettre au diapason du monde et de naître. » GC
Voilà que la fondation étant établi, l’auteur regarde son quartier d’enfance –aussi bien son quartier de mémoire- à l’aulne des lieux où il s’est enraciné sur le tard (le Montegrosso en Corse et le village de Muro, Saumane dans la Vallée borgne, en Cévennes, ou plus loin encore, la maison de Harare sans même devoir ouvrir les yeux, l’auteur revoit les vastes soleils du fleuve depuis Beaumont s’ouvrir sur monde) et des livres qui habitent ses bibliothèques. Un voyage dans la mémoire du lieu.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
