Témoigner entre histoire et mémoire, no 107
Témoigner entre histoire et mémoire, no 107
Aveu (L')
Collectif  
  • Éditeur : Kimé
  • Collection : Témoigner entre hist. & mémoi. (#107)
  • EAN : 9782841745227
  • Code Dimedia : 17494522
  • Format : Revue & périodique
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Histoire & géographie, Shoah
  • Pages : 208
  • Prix : 27,95 $
  • Paru le 23 août 2010
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: TEMEHM
  • Groupe: Sc. humaines - Revues et divers
  • Date de l'office: 20 août 2010
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782841745227

INTRODUCTION

Béatrice Fleury, université Nancy 2

 

Partant d'une présentation problématisée des textes qui composent le dossier, l'introduction questionnera l'idée selon laquelle l'aveu doit être envisagé dans ce qu'il a de structurant. Pourquoi cette option ? Parce que l'aveu articule de façon particulière le rapport qu'un groupe ou une personnalité entretiennent à leur passé et à leur avenir, en même temps qu'aux autres, c'est-à-dire à ceux qui en sont les destinataires. Pour en attester, dix chercheurs sont mis à contribution. De traditions disciplinaires (sciences de l'information et de la communication, littérature, études interculturelles, artistiques, histoire) et de nationalités diverses (allemande, belge, canadienne, française, polonaise), ils se penchent plus particulièrement sur trois aspects de ce rapport : un en lien avec les fondements théoriques et historiques de la notion elle-même (Emmanuelle Danblon, Klaas Tindemans) ; un retraçant plusieurs types de mises en scène d'aveux particuliers (Ophir Levy, Delphine Robic-Diaz, Alpha Ousmane Barry, Claude Nosal) ; un dernier relatif à la mémoire d'un groupe selon des caractères qui, pour partie, sont idéologiques (Christoph Vatter, Béatrice Fleury, Joanna Teklik, Christiane Kègle).

 

Hormis la contribution d'Emmanuelle Danblon qui examine la position d'Aristote sur l'aveu, les contributeurs font référence à des périodes spécifiques de l'Histoire contemporaine qui, par leur brutalité, ont conduit des groupes à exercer sur leur adversaire d'importants moyens de pression pour extorquer des aveux. Ainsi est-il question de la Shoah (Ophir Levy), de la colonisation française et de son souvenir (Delphine Robic-Diaz), de la Guinée à travers le régime de Sékou Touré (Alpha Ousmane Barry), de plusieurs périodes et territoires où la brutalité s'est exercée (Claude Nosal, Klaas Tindemans), de la Pologne et sa résistance au régime soviétique (Joanna Teklik), de l'Allemagne et des affres de son passé, au cours de la période d'occupation après la défaite (Christiane Kègle) ou à travers l'affaire Günter Grass (Christoph Vatter, Béatrice Fleury). Dans chacune des contributions - quel que soit le cas de figure - violences symbolique et/ou physique sont abordées, de même que le sont les stratégies mises en oeuvre par des groupes ou sujets pour en faire le récit ou, a contrario, l'occulter, le refouler ou encore en interdire l'existence.

 

Aussi voit-on qu'à travers ce geste particulier que constitue l'aveu, c'est à une radioscopie des sociétés contemporaines, principalement celles qui sont ou ont été traversées par des crises profondes, que l'on accède, via ce qu'en confient le cinéma, la littérature, l'art dramatique, les procès, la presse...




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