Si crue que tu pourrais y mordre
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Que reste-t-il de nous quand les repères qui définissent notre existence tombent? Le temps a modifié le paysage, nous scrutons ce qui lui fait défaut sans pouvoir nommer l’absence. Le miroir ne nous rend plus une image si familière, l’autre revêt un visage étranger dont nous sommes contraints de parcourir la distance. Peut-être avons-nous toujours été cet inconnu dont les désirs nous échappent, ce corps qui, cédé à autrui, a cessé d’être soi. Nous dénouons les promesses, laissons la marque de nos dents sur les jours d’attente. Osons l’effacement, la dérive, l’envol. Que faut-il mettre à mort pour retrouver un sol stable sous la neige et tenir dans nos mains le fil du retour vers un lieu habitable? Comment résister à notre propre éloignement?
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Tu évides les images
Qui tournent près de ta nuit
Tes lèvres leur noeud
Enveloppent la chute docile des corps
Sur ta peau
Je relie les points
Nomme les constellations
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