Oeuvres complètes
Oeuvres complètes
Sienne, Catherine de  
Daguet, François (Préface de) 
Caron, Maxence (Avant-propos de) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Classiques favoris
  • EAN : 9782251449364
  • Code Dimedia : 000184215
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Moyen Âge, Texte ancien / Grèce antique
  • Pages : 1664
  • Prix : 155,00 $
  • Paru le 21 mai 2019
  • Statut : Disponible, 2 à 4 semaines
  • Code de recherche: OEUCOM
  • Groupe: Littérature - Revues et divers
  • Date de l'office: 16 mai 2019
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782251449364

Nouvelle édition pour la première fois depuis 400 ans.

La jeune femme pauvre qui, analphabète, mourut à 33 ans à la tête d’une œuvre monumentale, et après avoir résolu le Grand Schisme d’Occident, cette femme est l’une des figures les plus impressionnantes de l’histoire littéraire comme de l’histoire universelle.

 
Catherine Benincasa naît à Sienne en 1347 dans un siècle frappé par les guerres, les déchirures, et la « peste noire » qui emporta un tiers de la population européenne. Dès son enfance elle montre un tempérament religieux hors du commun et, très vite, ne songe qu’à la vie religieuse. Ses parents refusent longtemps cette vocation. Ce refus est pour Catherine l’occasion de faire de soi-même un monastère : menant une vie de dépouillement intérieur et de privations, elle fit de son propre cœur une cellule conventuelle pour y accueillir l’Essentiel. Son existence est alors ponctuée par des phénomènes mystiques particulièrement impressionnants, parmi lesquels celui de la stigmatisation qui n’avait été réservé qu’aux considérables figures fondatrices que sont saint Paul et saint François d’Assise. Catherine obtient finalement d’entrer dans le jeune Ordre dominicain. Toutefois elle n’entre pas comme sœur « de première classe », mais comme tertiaire, autrement dit elle n’est pas faite religieuse contemplative mais demeure religieuse auxiliaire et se trouve pour cela rattachée au Tiers-Ordre. Ce déclassement dans la hiérarchie ecclésiastique a l’avantage de lui offrir plus de liberté : elle assiste ainsi l’aumônier des dominicains auprès du Pape Grégoire XI installé à Avignon. Et c’est là que commence l’action considérable de Catherine afin que cesse cette guerre qui vaut à la papauté de rester en Avignon. Ayant convaincu le Pape Grégoire XI de revenir à Rome, Catherine s’occupe de promouvoir la paix avec Florence; et c’est afin de négocier cette paix pour son successeur Urbain VI, qu’elle commence à dicter des centaines de lettres destinées aux nombreux cardinaux et diverses autorités. Ces impressionnantes lettres adressées aux hommes les plus savants par une femme qui ne savait pas même lire et qui parvint à les gouverner par la puissance de sa pensée, ne sont pas seulement un témoignage historique et littéraire inouïs, mais une constante source d’émerveillement.
 
Une fois l’essentiel de cette tâche théologico-politique accomplie, Catherine put profiter d’une meilleure solitude et c’est alors que survint l’objet d’un émerveillement supplémentaire : bien qu’elle n’eût jamais reçu de formation véritable, elle dicta à une vitesse surprenante les traités qui composent le célèbre Dialogue et qui, dans une langue somptueuse, sont d’une inégalable envergure philosophique et théologique. Le contenu d’un tel livre est d’une si rare intensité qu’il dépasse les œuvres mêmes des auteurs historiques les plus brillants. Il est rationnellement impossible d’envisager que l’absence de formation de Catherine puisse en être évidemment la cause, et pourtant c’est bien Catherine qui en dicta chaque mot, dans un dialogue qu’elle entretient avec Dieu, auteur des paroles qu’elle reçoit et transmet. On pourrait y voir l’œuvre d’une illuminée, mais en un tel cas il serait aussi ahuri et décousu que l’auteur serait hirsute. Rien de cela : l’auteur est une analphabète que les Papes, les cardinaux et les princes choisissent pour confidente, et à qui ils confient les États, et son immense livre, le Dialogue, est d’une pensée aussi enflammée que remplie de sagesse, en une beauté, une grandeur, une sobriété et une précision qui le range aux côtés – et même au-dessus – des plus grands classiques de la pensée. Le Dialogue acquiert d’emblée une énorme popularité et devient aussitôt un livre de chevet de l’Église universelle, qui a pourtant l’habitude de se montrer particulièrement prudente vis-à-vis de toute question mystique. Chez Catherine l’Invisible est tellement familier qu’il en devient naturel, et Dieu est tellement aimant que sa proximité devient littéraire s’il faut qu’en un siècle de crise sans précédent l’essentiel de son enseignement se fasse de nouveau entendre. Dès sa parution, le Dialogue deviendra l’un des ouvrages qui aura le plus d’influence dans le monde. Qu’une femme analphabète et pauvre, qu’une religieuse d’un ordre mendiant, qu’une personne morte à 33 ans soit à la tête d’une telle action, d’une telle correspondance, et d’un tel livre, est humainement inexplicable – et c’est ici que résonnent tout particulièrement les paroles des écrits bibliques : « Dieu a choisi ce qui est pauvre pour confondre ce qui est fort » (I Cor. I, 27). Un livre comme le Dialogue est unique dans l’histoire des lettres, dans l’histoire de la pensée, dans l’histoire des hommes : rares sont les classiques qui eurent de la sorte un impact aussi considérable dans le monde entier.
 
L’ouvrage que propose aujourd’hui notre collection rassemble pour la première fois en un volume les Œuvres complètes de sainte Catherine de Sienne, et a choisi, pour cela, les plus magistrales traductions françaises qui existent de son œuvre – les traductions à la fois les plus belles et les plus fidèles qui étaient introuvables depuis de nombreuses années, au malheureux profit d’autres traductions actuellement en circulation et qui ne sont ni belles ni fidèles. Nous avons voulu que ce volume rendît parfaitement perceptible la langue de cette « femme de feu » qui gouverna l’Église par la force de sa sainteté et qui gouverne les cœurs par la puissance du sien. Notre volume contient ainsi l’intégralité des Lettres et du Dialogue de sainte Catherine ; il contient également ses Oraisons et élévations dans deux traductions : celle traditionnelle de Cartier, et la magnifique traduction que le dominicain Louis Chardon fit au XVIIe siècle. Louis Chardon est un des plus importants théologiens français du Grand Siècle : sa traductions des Oraisons est un modèle de style autant que de communion à l’œuvre du si haut Docteur qu’est sainte Catherine. En publiant ce texte notre volume en donne une nouvelle édition pour la première fois depuis sa parution il y a 400 ans.
 
Ces Œuvres complètes de sainte Catherine de Sienne sont accompagnées, en conclusion, de la vaste biographie que lui consacra son confesseur, le bienheureux Raymond de Capoue, car cette biographie est un texte de référence de la littérature médiévale et dont le classicisme fait corps avec l’œuvre de celle dont elle raconte la brève et fulgurante existence.
 
Nous avons confié la préface de ce grand volume au meilleur spécialiste français de sainte Catherine, le Révérend Père dominicain François Daguet, théologien, professeur, écrivain lauréat de l’Institut. Il nous rappelle l’importance de la figure de sainte Catherine pour chaque homme autant que pour la communauté humaine : sainte Catherine fut la première femme déclarée Docteur de l’Église, aux côtés de sainte Thérèse d’Avila, et à la veille du IIIe millénaire, en 1999, elle fut proclamée sainte patronne de l’Europe par Jean-Paul II. En raison de la force de son œuvre médiatrice lors du Grand Schisme d’Occident elle est également la sainte protectrice des journalistes, des médias et de tous les métiers de la communication – qui seraient ainsi singulièrement téméraires vis-à-vis de leurs propres destinées si leur prenait l’extravagance de ne lui point réserver ici une abondante et bonne presse!

 




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