Faire l'économie de la haine
Faire l'économie de la haine
Essais sur la censure
Deneault, Alain  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782897193980
  • Code Dimedia : 000177098
  • Format : Livre numérique EPUB
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Censure / Liberté d'expression, Économie, Politique, Sciences humaines - Divers
  • Prix : 13,99 $
  • Paru le 2 avril 2018
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: FAIECH
  • Groupe: Économie / Gestion / Management
  • Date de l'office: 29 mars 2018
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782897193980

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Point de haine de l’économie là où on nous fait aimer l’argent (à tout prix). Point de haine de l’économie, mais une économie de la haine. Le programme : faire l’économie de la haine. Haïr sans qu’il n’y paraisse. Ainsi s’investit-on dans l’asservissement à l’argent. Car l’argent fait écran : faut-il vraiment qu’on délocalise des usines rentables, licencie du personnel socialement prisé, pollue des rivières, contourne le fisc, soutienne des dictatures ou arme des chefs de guerre pour que le prix d’une action monte en Bourse ? Cette culture de l’argent nous autorise précisément à faire l’économie de ces questions, sur le mode de la censure mentale. Pour Alain Deneault, cette façon « obligée » d’appréhender le réel participe de l’autocensure, un phénomène qui ne relève pas de la psychologie individuelle, mais d’un fait social.

Sous l’influence théorique de Georg Simmel, Jacques Rancière et de Sigmund Freud, marqué par l’affaire Noir Canada (deux poursuites en diffamation de compagnies minières pour la publication du livre Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique en 2008), Alain Deneault trace les contours de cette économie de la haine qui se trouve au coeur du système capitaliste contemporain. Tirant un à un les fils de la censure pour libérer notre conscience du filtre néolibéral qui codifie le social, l’auteur aborde une multitude de thèmes : présidentielle de 2017 en France et oligarchie, analyse d’une édition du Journal de Montréal, gouvernance et politiques de l’extrême-centre, critique du droit et poursuites-bâillons, violence des multinationales, capitulation des gouvernements face aux paradis fiscaux, génocide industriel, religion de l’entreprise, sports de masse et Jeux Olympiques…

Il démonte les mécanismes idéologiques et dévoile les schémas cognitifs par lesquels nos institutions économiques, politiques et médiatiques nous intiment une forme d’auto-censure et nous font justement « haïr sans qu’il n’y paraisse ».

Sous la plume vitriolique de ce grand écrivain qu’est Alain Deneault, le lecteur se fraye un chemin dans les objets d’étude de cet intellectuel majeur qui pose, enfin, les questions dont nous ne devrions plus faire l’économie.

Cette jouissance noire dissimulée dans les rapports comptables n’a plus de forme déclarée. Spolier des populations : oui. Soutenir des dictatures : oui. Armer des chefs de guerre : oui. Mais ne jamais inscrire cette activité dans la catégorie de la haine. Mener des actes de haine sans assumer le sentiment lui-même. En tout temps faire l’économie de la haine. Rester scientifique ; la concurrence, la croissance, la gouvernance, la transparence remplacent la décadence. Sous les données, sous les calculs et sous la spéculation, oui : des crimes, du sang, du vol et des morts, mais assourdis par ce savoir économique et ses prérogatives légales. S’y prêter, à cette économie de la haine, mais en creux. Mais sourdement. Secrètement.




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