Recherche avancée

Le portrait halluciné d’une génération perdue, au sein d’une nation qui s’apprête à vendre son âme. 

 

Narcopolis s’ouvre à Bombay, en 1970, quand le narrateur débarque de New York et se trouve plongé dans les bas-fonds de la ville. Il fréquente une fumerie tenue par Fossette, transsexuelle et prostituée. Tandis que celle-ci veille au minutieux cérémonial de l’opium, elle aime partager sa vision du monde avec la faune qui fréquente son établissement. C’est en sa compagnie que nous faisons la connaissance de personnages étonnants: Rumi, dont la drogue de prédilection est la violence elle-même, Newton Xavier, peintre fameux qui cherche l’adulation tout en la rejetant, M. Lee, réfugié et commerçant chinois, de même que toute une galerie de poètes, de prostituées, de souteneurs et de gangsters.

 

Ce lumineux premier roman exalte tout en la subvertissant la tradition qui a fait la renommée du roman indien. C’est un livre où il est question de drogue, de sexe, de mort, de perversion, de dépendance, d’amour et de dieu, et qui est « beaucoup plus étroitement apparenté à l’oeuvre d’un William Bourroughs ou d’un Jean Genet qu’à celle d’un Naipaul ou d’un Rushdie. Roman de la marge, Narcopolis est d’abord et avant tout un roman de l’humain, trop humain. Loin de toute tentation moralisatrice ou documentaire, Thayil nous émeut en décrivant avec une précision inouïe la part d’ombre qui se cache en nous et nous oblige à voir ce sur quoi nous préférons souvent fermer les yeux.