Suzanne Jacob: la pensée comme espèce menacée
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Suzanne Jacob occupe une place centrale dans l’histoire récente de la littérature québécoise. Elle a reçu des prix prestigieux, dont celui du Gouverneur général, remporté deux fois – pour le roman Laura Laur (1983) et le recueil de poésie La part de feu (1998) – et le prix Athanase David (2008) pour l’ensemble de son parcours littéraire.
Ce collectif explore l’écriture polymorphe de Suzanne Jacob en abordant différents aspects de son oeuvre. Les douze collaboratrices de ce recueil font apprécier l’étendue du registre des formes d’expressions pratiquées par Jacob; roman,poésie, essai, chroniques, mais aussi la chanson et l’art visuel.
Ouvert par «Outre passages», un inédit de Suzanne Jacob, l'ouvrage propose des réflexions susceptibles de dégager les lignes de force et de tracer les contours de l’imaginaire de l'écrivaine : constante révolte contre l’ordre et la loi, recherche de l’autonomie des personnages féminins, mise à distance des tabous. Toute l’oeuvre jacobienne est en effet portée par une pensée souveraine qui nous déstabilise, nous surprend sans cesse pour ébranler nos imaginaires.
LES DIRECTRICES
Lucie Joubert, professeure titulaire retraitée de l’Université d’Ottawa, a publié trois essais (Le carquois de velours, L’humour du sexe, L’envers du landau), deux collectifs (La vieille fille : lectures d’un personnage, Trajectoires au féminin dans la littérature québécoise) et Mines de rien (avec I. Boisclair et L. Saint-Martin) ainsi que les trois tomes de la correspondance entre Jacques Ferron, Madeleine Ferron et Robert Cliche avec Marcel Olscamp.
Catherine Voyer-Léger a publié sept livres dont Métier critique (Septentrion), un essai sur l’état de la critique culturelle au Québec, et Prendre corps (La Peuplade), un recueil de microrécits qui lui a valu le Prix littéraire Jacques-Poirier – Outaouais 2019. Elle collabore aussi à plusieurs projets collectifs et revues. Elle est directrice générale du Conseil québécois du théâtre.
Avec des textes de
Alexandrine Agostini, Véronique Arseneau, français et communication, Collège communautaire du Nouveau-Brunswick, campus de Bathurst;
Camille Brouzes; Charlotte Comtois, chargée de cours, Université de Sherbrooke, littérature des femmes;
Doris Eibl; Ariane Gibeau; Aleksandra Grzybowska, Suzanne Jacob; Lucie Joubert, Université d’Ottawa;
Valérie Mandia, réviseure, Musée des beaux-arts du Canada;
Jeanne Mathieu-Lessard, chargée de cours, Université de Montréal et professeure à temps partiel, Université d’Ottawa;
Catherine Voyer-Léger
«Jour et nuit, le harcèlement du néant intercepte, découpe, abolit la parole, sa gratuité ; la pensée, le don. Et si la parole est l’ultime rempart contre l’anéantissement, comment survivre quand la langue elle-même se retourne contre la bouche qui la parle ? J’aurai écrasé la vipère de la langue, j’aurai outrepassé,j’outrepasserai avant d’outrepasser : "Je vous présente mes excuses d’avoir abusé de ma langue pour faire de vous mon objet."» — Suzanne Jacob, extrait d'«Outre passages»
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
