Révolution culturelle du capital (La)
Révolution culturelle du capital (La)
Capitalisme cybernétique dans la société globale de l'information (Le)
Ouellet, Maxime  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Théorie (#9)
  • EAN : 9782897192907
  • Code Dimedia : B0013454
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES & TECHNIQUES, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Communication / Médias, Économie, Informatique / Internet, Technologie
  • Pages : 320
  • Prix : 32,00 $
  • Paru le 26 septembre 2016
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EAN: 9782897192907

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L’année 1984 constitue une année charnière dans les mutations du capitalisme associées à l’implantation des technologies de l’information et de la communication (TIC). Le premier ordinateur Macintosh arrive sur le marché et les premières déréglementations du secteur des télécommunications comme des finances favorisent l’émergence de la « société globale de l’information », alimentée par un nouveau capitalisme qualifié parfois de numérique, d’informationnel ou de cognitif.
 
Maxime Ouellet entreprend de décrypter ces mutations. À l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication, le capital instaure une révolution culturelle permanente. D’un monde régulé normativement par la culture en se reproduisant de manière plus ou moins stable au moyen d’institutions, la globalisation capitaliste marque le passage à une nouvelle ère où la communication s’érige en tant qu’instance suprême de régulation de la pratique sociale. Propulsée par les nouvelles technologies de la communication, la globalisation détruit toutes les formes de régulation normatives de la vie sociale héritées de la tradition, c’est-à-dire la culture, pour les remplacer par l’hégémonie de l’imaginaire « égalitariste » de la communication. Une nouvelle configuration sociale provoque la mise à plat de toutes les valeurs instituées socialement pour les remplacer par la seule loi de la valeur, laquelle soumet de manière tyrannique l’ensemble des peuples de la planète. Une véritable révolution culturelle est ainsi en voie de réaliser le fantasme de tous les régimes totalitaires antérieurs, soit la production d’un « Homme nouveau ».
 
Or, comme le relève l’auteur, la théorie critique actuelle peine à saisir les réelles implications des nouvelles dynamiques capitalistes. À gauche, les discours émancipateurs vantant les potentialités de la « société globale de l’information » butent entre autres sur un paradoxe. Paradoxe entre un discours qui proclame un renouveau de la démocratie grâce à la technique et la montée d’une nouvelle forme de contrôle social, purement opérationnel et dépersonnalisé, mis en place par ses mêmes dispositifs technologiques. Ces discours, tant critiques qu’élogieux, méritent d’être dialectisés car ils font l’impasse sur la nature profonde de cette transformation qui relève de l’économie politique.
 
Il faut renouer avec une tradition héritée de la théorie critique qui cherchait à concilier la critique de l’économie politique et la critique de la culture. C’est pourquoi la critique de l’économie politique doit être appréhendée au regard d’une critique de la culture et de la technique, sans quoi il n’est pas possible de saisir la nature des transformations contemporaines du capitalisme dans leur totalité. Ainsi, la critique du (néo)libéralisme demeure insuffisante tant qu’elle ne réinterroge pas l’essence des rapports sociaux dans lesquels l’idéologie libérale est encastrée. Nous sommes gouvernés par des abstractions réelles, des réalités fétichisées : marchandise, valeur, capital, travail. Ces abstractions doivent donc être au coeur de toute critique du capitalisme et la révolution technologique censée nous libérer des contraintes étatiques et corporatives ne fait que confirmer la domination abstraite et dépersonnalisée caractéristique du capitalisme. Un ouvrage essentiel pour comprendre les dynamiques capitalistes actuelles et penser les conditions nécessaires à l’élaboration d’un après-capitalisme.

AUTEUR(S)

Maxime Ouellet est professeur à l’École des médias de l’UQAM. Il a coécrit et dirigé, avec Eric Martin, Université inc. Des mythes sur la hausse des frais de scolarité et l’économie du savoir (Lux, 2011) et La tyrannie de la valeur. Débats pour le renouvellement de la théorie critique (Écosociété, 2014).
 




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