Paternité dans la psychologie primitive (La)
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Le grand anthropologue Malinowski décrit les conditions du libertinage et ses conséquences sur la structure familiale dans le sanctuaire de l’amour que représente l’archipel des Trobriand en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Les croyances relatives à la conception des enfants trouvent, dans les îles Trobriand, archipel de la Mélanésie, une expression originale, dans une culture où règne une grande liberté sexuelle. Pour les Trobriandais, un enfant ne naît pas de l’union entre un homme et une femme, mais réincarne l’esprit d’un mort. Il appartient dans sa chair au clan de la mère. L’homme ne fait qu’ouvrir le vagin pour que l’esprit y pénètre. Aussi, le père peut ne pas être le géniteur. Son rôle n’en est pas moins essentiel : il protège la femme, pourvoit aux nécessités économiques de la famille et c’est lui qui prend soin des enfants et se charge de leur éducation. Rôle ensuite relayé par l’oncle maternel.
Cet essai fondateur bouleverse la vision traditionnelle de la paternité et de la sexualité en Occident.
Considéré comme l’un des plus grands anthropologues du XXe siècle, Bronislaw Malinowski (1884-1942) a étudié à l’université de Leipzig. C’est la lecture du Rameau d’Or de Frazer qui le pousse à s’intéresser aux sociétés primitives. En 1914, il se rend en Papouasie-Nouvelle Guinée, dans les îles Trobriand. Son ouvrage fondamental, Les Argonautes du Pacifique (Tell/Gallimard), paraît en 1922. Malinowski est le pionnier de l’anthropologie culturelle.
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