Philosophia Scientiae, v. 19, cahier 03
Philosophia Scientiae, v. 19, cahier 03
Collectif  
  • Éditeur : Kimé
  • Collection : Revue Philosophia Scientiae
  • EAN : 9782841747276
  • Code Dimedia : B0008029
  • Format : Revue & périodique
  • Thème(s) : SCIENCES & TECHNIQUES, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Philosophie, Sciences
  • Pages : 180
  • Prix : 47,95 $
  • Paru le 18 janvier 2016
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EAN: 9782841747276

Si l’on s’accorde aujourd’hui pour dire que le naturalisme recouvre des positions très diverses, il semble également clair que cette diversité résulte en grande partie, pour ne pas dire exclusivement, du travail philosophique lui-même. Etant généralement admis par les scientifiques, le naturalisme ne représente guère plus qu’un problème conceptuel, certes de premier plan pour les philosophes, mais dont l’impact sur le travail expérimental demeure difficilement observable alors qu’il représente, selon nous, son véritable enjeu. A ce titre, il nous semble tout à fait remarquable que les diverses positions ontologiques adoptées par des auteurs comme Lotze, Fechner, Hering ou encore Mach aient pu déterminer l’orientation même de leur démarche expérimentale, démontrant ainsi l’existence d’un lien opératoire entre philosophie de l’esprit et expérimentation. A l’inverse, ce surplomb de la philosophie de l’esprit contemporaine, développant en circuit semi-fermé une ontologie des états mentaux, et l’unilatéralité d’une recherche scientifique, qui ne cesse en creux de nourrir un préjugé naturaliste, sont d’autant plus surprenants qu’ils forment une situation inverse à celle où le naturalisme s’impose au XIXe siècle comme la nouvelle Weltanschauung. On a pu croire alors que les sciences de la nature reprenaient le projet philosophique là où il ne pouvait qu’échouer selon elles, permettant même aux partisans du matérialisme vulgaire de prophétiser sur sa disparition imminente. Pourtant, dès cette époque apparaissent de vifs débats, au sein des sciences naturelles, sur la nature et la limite du naturalisme.

Tous les Naturforscher ne sont pas d’accord sur l’extension de la méthode expérimentale, ni sur la valeur explicative de la méthode inductive, ni sur ce qui en fonde la scientificité. Les débats vont se cristalliser en particulier dans le domaine de la psychologie scientifique naissante : peut-on considérer sans contradictions la psychologie comme une science naturelle ? Faute de quoi, comment peut-elle prétendre au statut de science ? Ces controverses, portant sur ce qui fonde la scientificité d’une explication ainsi que sur le postulat physicaliste, ont permis l’émergence d’un courant descriptiviste ou phénoménologique dans l’ensemble des sciences de la nature qui s’est avéré particulièrement fécond et influent en psychologie. Après un long silence, nous assistons depuis quelques années à un retour en force de cette demande phénoménologique qui émerge sur le terrain même de la psychologie expérimentale, de la psychophysique et des neurosciences. Nous ne faisons pas ici référence aux différents mouvements de naturalisation de la phénoménologie husserlienne, mais à cette exigence phénoménologique qui renaît sur le terrain de la pratique scientifique ellemême, à partir des contraintes et des obstacles qu’elle rencontre, plutôt que par rapport à un projet de mise au format commun de paradigmes antagonistes. Notre intérêt se porte ici tout particulièrement sur les travaux ayant trait à l’analyse subjective et objective de l’organisation du monde phénoménal et aux problèmes méthodologiques qui décident de l’une ou d’autre stratégie.

Table des matières

1/ Introduction – Charles-Edouard Niveleau & Alexandre Métraux
2/ Riccardo Martinelli : A philosopher in the lab : Carl Stumpf on philosophy and experimental science
3/ Sigrid Leyssen: La phénoménologie expérimentale d’Albert Michotte: un problème de traduction
4/ Gary Hatfield : Objectifying the phenomenal in experimental psychology: Titchener and beyond
5/ Liliana Albertazzi: Spatial elements in visual awareness. Challenges for an intrinsic‘geometry’ of the visible
6/ Baingio Pinna & al.: The phenomenology of the invisible. From visual syntax to “shape from shapes”
7/ Michael Kubovy: “A deep structure of lives: a prolegomenon to an ontology”




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