Souffle de la jeunesse (Le)
Souffle de la jeunesse (Le)
Collectif  
Henrichon, Pierre (Préface de) 
Nadeau-Dubois, Gabriel (Postface de) 
Robert, Martin  
Charlebois, Josée Madéia  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Actuels
  • EAN : 9782897190125
  • Code Dimedia : 75560039
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Histoire - Québec / Canada, Histoire & sociologie, Politique, Sciences humaines - Divers
  • Pages : 232
  • Prix : 18,00 $
  • Paru le 4 septembre 2012
  • Plus d'informations...
EAN: 9782897190125

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Depuis le début de la grève étudiante, la jeunesse nous montre combien son engagement politique est loin des clichés voulant que les jeunes ne s'intéressent pas à la politique. Le souffle de la jeunesse révèle au contraire un œil lucide et intelligent sur notre société à travers la voix d’une génération hétérogène et méconnue politiquement.
 
C'est tout le sens du texte de Josée Madéia Charlebois en ouverture de ce recueil qui démontre que les jeunes font de la politique autrement en s’insérant à leur façon dans la société. Pour reprendre les mots d’Hannah Arendt, les jeunes portent le germe de ce qui pourrait poindre et, puisqu’ils sont nouveaux dans le monde, s’approprient différement la politique. La jeunesse est nomade dans ses engagements et ne passe plus par les instances traditionnelles de pouvoir. Les jeunes s’engagent par le quotidien, recherchent des espaces de discussions, d’échanges d’idées pour faire leur la démocratie. La jeunesse a besoin de lieux de socialisation politique pour penser son implication dans le monde, d’où l’importance de l’éducation politique aux jeunes pour pouvoir « faire société ». L’auteure nous invite à voir la démocratie comme un écosystème où la pluralité d’acteurs et la diversité des pratiques sont indispensables à une société en santé. Et ainsi faire en sorte que « la natalité de nos jeunes voit le jour—leur potentiel, leur agentivité, leur audace, et leur culot. Ce faisant, de ce cul-de-sac socio-écolo-politique, on se sortira mieux. » La rupture sociale et démocratique que connaît le Québec actuellement lui donne amplement raison…
 
Martin Robert nous offre un superbe texte de réflexion sur notre rapport à la mort dans Chronique de la mort belle. À l’image du libéralisme qui nie les limites du monde physique, cette croissance infinie atteint aussi notre corps qui, si l’on se fie à la publicité et à l’atomisation sociale, pourrait croître sans fin. Pour l’auteur, en refusant notre condition de mortel, nous oublions pourquoi nous vivons et pourquoi nous nous inscrivons dans le monde. Nous devons ainsi opposer la laideur de l’immortalité à la beauté de la vulnérabilité humaine, afin de retrouver un vivre ensemble conscient de ses limites.
 
De son côté, Pascale Cornut St-Pierre analyse les stratégies de pouvoir que déploient les organisations privées pour imposer leurs règles du jeu dans Regards critiques sur la responsabilité sociale des entreprises. Cette stratégie est avant tout un discours des transnationales sur elles-mêmes. L’auteure souligne l’obsolescence du droit actuel pour encadrer des entreprises dont la taille et la puissance égalent voire surpassent celles des États. Derrière une tentative de séduction des consommateurs, la responsabilité sociale des entreprises n’est autre qu’une lutte de pouvoir pour réguler le monde à l’échelle des multinationales.
 
Dans Solidarité et lieux de sociabilité : réflexions sur les classes populaires et l’action collective, Bruno-Pierre Guillette réfléchit à l’évolution historique des liens entre capitalisme et classes populaires. En cédant de nombreux lieux de sociabilité à l’économie marchande (musique, sport), les classes populaires ont perdu leur conscience de classe et ainsi la construction d’une identité sociale propre. Et avec l’étiolement de nombreux lieux de solidarité, un terrain fertile de révoltes leur a échappé. Quant aux partis sociaux-démocrates, construits pour défendre le plus grand nombre, ceux-ci ont abandonné leur base populaire alors que la droite populiste a su attirer leur attention. Pourtant, leur représentation au sein de l’État s’est réduite comme peau de chagrin.
 
Enfin, dans Le sens du monde, Jérémie Mc Ewen déconstruit les théories de perte de sens (Lipovetsky et Gauchet) en affirmant au contraire un souci constant, dans notre société occidentale, de laisser une trace humaniste sur le monde. Il analyse les discours sur les actes terroristes ou les fusillades scolaires comme un excès de sens contre cet humanisme, et la nécessité d’inclure ce langage méconnu contre notre sens du monde, le considérer pour instaurer un véritable dialogue, créateur de sens commun.




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