Charlemagne, empereur et mythe d'Occident
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Charlemagne demeure, au moins jusqu’au début du XXe siècle, une référence essentielle, une incarnation du grand homme tel que l’on peut le rêver à cette époque. Et, de nos jours encore, l’on décerne le prix Charlemagne à des personnalités ayant œuvré pour la construction européenne : le symbole impérial n’est donc pas complètement moribond.
Il est vrai que, mis à part Louis XIV et Napoléon, la figure de pouvoir à laquelle il est fait le plus souvent référence est celle de Charlemagne, dans un phénomène de réappropriation d’une identité française qui doit beaucoup aux légendes historiographiques mises en place au Moyen Âge pour légitimer la monarchie française. L’image tardive de Charlemagne est ainsi le fruit d’un lent processus de mythification, qui commence dès la mort de l’empereur, en 814. Charlemagne, roi et empereur devenu personnage littéraire dans la chanson de geste du Moyen Âge, se mue en représentation d’un idéal de pouvoir incluant la puissance et la raison.
C’est cette figure, à la fois monolithique et contrastée, authentiquement mythique parce que traduisant une vérité symbolique susceptible d’adaptation en fonction des éléments présidant à son exploitation, que cet ouvrage suit dans l’histoire, littéraire avant tout, en partant à la quête du personnage dans ses facettes fondamentales : le roi, le guerrier, l’empereur des chrétiens/chef des croisés/saint et finalement l’homme.
Isabelle Durand-Leguern est maître de conférences en littérature comparée à l’université de Bretagne Sud (Lorient). Elle s’intéresse à la question des représentations, notamment des représentations de l’histoire et à la poétique des genres. Elle a publié Le Moyen Âge des romantiques (PUR, 2001).
Bernard Ribémont est professeur de littérature médiévale à l’université d’Orléans. Il a publié de nombreux ouvrages (dont Sexe et amour au Moyen Âge) et articles sur l’encyclopédisme médiéval.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
